Ce jeudi 24 août, au matin, le corps d'un trailer a été retrouvé sans vie au sommet du Mont-Blanc. Cet homme de 28 ans n'était pas équipé pour faire de l'alpinisme. Il vient s'ajouter à la longue liste des décès survenus dans le massif depuis le début de l'été...
@kilianj #montblanc #saintgervais un #traileur se tue sur l'arête presqu'au sommet 28 ans je maudis tous ceux qui ont ri de mes messages
— Jean-Marc PEILLEX (@PEILLEX) August 24, 2017
C'est sur son compte twitter que le maire de Chamonix, Jean-Marc Peillex, a annoncé la triste nouvelle : un trailer de 28 ans a été découvert, ce jeudi 24 août au matin, sur le sommet du Mont-Blanc.
L'homme a dévissé sur 300 mètres alors qu'il redescendait en courant du sommet du Mont-Blanc sans équipement d'alpinisme, indique le PGHM de Chamonix à l'AFP.
Cet athlète, habitué des courses longues en pleine nature, qui courait rapidement en tenue légère, sans crampons ni baudrier, a chuté à 4 500 mètres d'altitude vers 7h00, au niveau de la Grande Bosse sur la face nord, en amont de l'observatoire Vallot.
Selon les premiers éléments de l'enquête, il se serait écarté de la trace pour une raison encore inconnue, large de quelques dizaines de centimètres. Des témoins directs de l'accident doivent être entendus pour déterminer les circonstances exactes de l'accident.
S'engager dans le Mont-Blanc sans équipement d'alpinisme, "c'est une inconscience et une imprudence caractérisées", insiste le commandant du PGHM Stéphane Bozon à quelques jours des premières épreuves de l'Ultra-Trail du Mont-Blanc (UTMB). "Tout est une question de prise de conscience sur la dangerosité et la prise en compte des conseils répétés de prudence", ajoute-t-il.
Un maire en colère
Mais dans son tweet, Jean-Marc Peillex ne cache pas sa colère. Il y a quelques jours, il avait publié un arrêté imposant un équipement minimum.
Mais de nombreuses voix s'étaient élevées pour se moquer de cette liste qui incluait de la crème solaire... mais pas de casque par exemple. Les guides de haute-montagne soulignaient, qu'outre un matériel indispensable, c'était surtout l'expérience qui comptait.
Aujourd'hui, le maire "maudit ceux qui ont ri de [s]es messages". Et appelle, de nouveau, à la plus grande vigilance. Il a, par ailleurs, adressé une lettre au Préfet de Haute-Savoie dans laquelle il se dit "consterné par le silence de l'administration" qui ne réagirait pas à la liste des victimes qui s'allonge. Jean-Marc Peillex indique qu'il va également interpeller le président de la République à ce sujet.
Le préfet de Haute-Savoie n'a pas tardé à répondre au maire de Chamonix : Pierre Lambert estime la légalité de l'arrêté "contestable", mais qu'il ne saisira pas le juge administratif. Le préfet considère que l'arrêté doit être pris comme un message d'alerte face aux comportements irresponsables. Toutefois, il estime que "le premier rôle du peloton de gendarmerie de haute-montagne est d'assurer le secours en montagne" et non la verbalisation des alpinistes.