Le documentaire "La Ferme des Bertrand", sorti le 31 janvier, a cumulé près de 145000 entrées au box-office français. Une belle surprise pour le réalisateur Gilles Perret, qui a retracé l'histoire d'une exploitation agricole de Haute-Savoie sur trois générations.
Avec près de 145 000 entrées, La Ferme des Bertrand est, en ce début d'année, le premier documentaire au box-office. Sorti le 31 janvier dernier, le film sur une exploitation laitière de Haute-Savoie continue de faire sensation.
Une surprise pour Gilles Perret, réalisateur du documentaire et voisin de la fameuse ferme des Bertrand : "Ce succès, on l'avait souhaité. Mais on ne pensait pas qu'on allait atteindre des chiffres pareils, car c'est un film très personnel et très local. Quand on fait un film comme ça, on ne sait pas trop si on va intéresser au-delà de notre vallée."
"On se disait que si on faisait 30 000 entrées, c'était bien. Si on faisait 130 000, c'était super bien. On est à 150 000 donc on est super contents", poursuit-il. Dans son documentaire, Gilles Perret retrace la vie, depuis les années 1970, d'une grande ferme laitière basée à Quincy, dans la vallée du Giffre, en Haute-Savoie.
Un film ancré dans l'actualité
Pour le réalisateur haut-savoyard, le succès de ce film est aussi conjoncturel. Pour cause, sa sortie coïncide avec le début du mouvement des agriculteurs en colère : "On a eu la chance que ce film sorte pendant le mouvement des agriculteurs. (...) Ça a carrément multiplié par trois mes interventions dans la presse nationale. Ça a donné une grosse visibilité dès la sortie du film."
Revalorisation des revenus, allègement des règles et contraintes et transmission des exploitations agricoles sont autant d'enjeux abordés à la fois le film, mais aussi dans les revendications des agriculteurs.
Une manière d'alimenter le débat en plein Salon de l'agriculture : "J'ai très bien senti que notre exemple de l'agriculture ici, dans une zone d'appellation d'origine protégée (AOP), était quasiment le contraire de ce qu'était revendiqué par le mouvement des agriculteurs, qui disait qu'il fallait moins de règles. Ici, dans une zone AOP, c'est justement parce qu'il y a beaucoup de règles que le lait est payé deux fois plus cher aux producteurs de reblochon que pour des agriculteurs de plaine. Ça a pu alimenter le débat sur le revenu des agriculteurs."
Son film a ainsi permis au public de s'intéresser davantage à une profession en pleine tourmente. Mais La Ferme des Bertrand permet aussi de porter un autre regard sur certaines activités agricoles : "Si le film marche aussi bien, c'est parce que c'est une belle histoire. Dans un contexte où l'agriculture va mal, on arrive avec un film, comme un rayon de soleil, dans une ferme qui fonctionne bien avec des agriculteurs qui ont choisi leur métier, qui en sont fiers et qui vivent dignement de leur revenu."