Un accompagnateur en montagne de Haute-Savoie a lancé une pétition en ligne plaidant pour un "accès responsable à la nature" pendant le confinement. Son appel a rencontré un franc succès, avec le soutien de plusieurs personnalités.
Le nombre de signataires grimpe de minute en minute. Ils sont plus de 76 000, samedi 25 avril, à s'être joint à l'appel de Billy Fernandez, accompagnateur en montagne de Haute-Savoie. Avec un médecin généraliste de la région parisienne, il réclame "un accès responsable à la nature" durant la période de confinement dans une pétition en ligne qui a rencontré un grand succès.
Le duo à l'origine du texte estime que l'interdiction de la pratique des sports et des activités de plein air, pourtant "autorisés en Allemagne", ne repose "sur aucun critère de sécurité sanitaire". En Isère, Savoie et Haute-Savoie, la pratique d'activités de montagne et l'accès aux massifs ont été temporairement interdits dans le cadre de la lutte contre l'épidémie de nouveau coronavirus.
"Se promener dans la nature ne porte pas atteinte aux règles de distanciation sociale et ne conduit pas à une augmentation des accidents", argumentent-ils, ajoutant que les moyens mobilisés pour faire respecter la réglementation en place dans les espaces naturels "sont considérables".
Respect des mesures barrières
Les signataires réclament à Emmanuel Macron la modification du décret qui instaure le confinement jusqu'au 11 mai au moins, "afin d'autoriser l'accès aux espaces naturels". "À condition de respecter strictement les règles de distanciation sociale, et exclusivement pour les activités qui ne présentent objectivement pas plus de risque que des activités domestiques ou de jardinage", soulignent-ils.
"Nous laissons le soin aux autorités de définir ce cadre, y compris en prévenant d'éventuelles surfréquentations dommageables pour la faune, la flore et les milieux". Soutenue par une quinzaine de personnalités, dont l'ancienne ministre de l'Écologie Delphine Batho ou encore l'alpiniste Lionel Daudet. Billy Fernandez et le Dr Solène Petitdemange se sont fixé un objectif de 100 000 signatures.
"On a abdiqué sur les libertés au nom de la santé (...) Mais ce n'est pas parce qu'on va dans la nature qu'on va engorger les hôpitaux", estime Jean-Michel Asselin, journaliste et alpiniste isérois, signataire de cette pétition. "Ce n'est pas un enjeu suffisamment grave pour interdire l'accès à la nature qui n'est pas un besoin anecdotique", ajoute le passionné de montagne.
Déconfiner certains sports
Mardi, deux syndicats et une association de professionnels de la montagne ont appelé à déconfiner la pratique de certains sports de pleine nature pour les amateurs à partir du 11 mai, dans le respect des "objectifs de lutte contre la pandémie" de Covid-19.
Le Syndicat interprofessionnel de la montagne (SIM-CFDT), l'Union nationale des accompagnateurs de montagne (UNAM) et l'Association professionnelle sport & outdoor (APSO) plaident pour un "redémarrage raisonné et au plus tôt des activités de montagne et de pleine nature" et soumettent plusieurs "mesures de déconfinement à l'horizon du 11 mai 2020".
Les trois organisations proposent de lever l'interdiction autour des sports et des activités de plein air "à risque faible ou modéré" comme "la randonnée pédestre, équestre, cycliste et cyclotouriste" ou encore "la course à pied" et "l'escalade en site sportif". Elles soutiennent également la reprise des activités de pleine nature encadrée par des professionnels et dressent une série de huit mesures à respecter pour une "reprise progressive".