Il est à la fois fou de rage et de désespoir. Il a entamé une grève de la faim le 6 janvier, quand la préfecture a confirmé la fermeture de son magasin, attenant à la galerie marchande de Shop’in Publier, dans le cadre de la crise sanitaire. Une fermeture qu'il juge "aberrante"
A Publier ce mercredi 17 février, au 12ème jour de sa grève de la faim, devant la galerie marchande aux portes closes, Pierre Bavoux laisse éclater à nouveau sa colère en expliquant la configuration des lieux "Alors voilà à droite, l'entrée du supermarché, ouvert, à 30 mètres, à gauche l'entrée de mon magasin, fermé, et entre les deux, il n'y a que 50 mètres de distance".
Sur le plan des lieux en effet, aucun couloir, pas de porte, rien ne le relie à la galerie commerciale de Shop'in Publier.
Commerçant indépendant depuis 44 ans, Pierre Bavoux venait de transmettre ses deux boutiques Go Sport et Superdry à ses enfants quand la décision du gouvernement est tombée "de faire fermer les commerces non-essentiels des centres commerciaux de plus de 20 000 m²".
Plutôt mourir que de voir ma société en dépôt de bilan au tribunal
Il est alors touché de plein fouet et il dénonce une " une décision ministérielle injuste, discriminatoire et aberrante, prise derrière un bureau .Lors des deux premiers confinements nous avions scrupuleusement respecté les règles mais maintenant nous ne sommes plus sur le même pied d’égalité. »
Il estime que le gouvernement n'a absolument pas pris en considération la réalité du terrain, en appliquant "bêtement et simplement la règle de la surface, et non celle du trafic réel de la galeriecommerciale".
"Je suis sûr de mon bon droit" clame-t-il, " c'est une abberation administrative, mes enfants ont tenté de me dissuader de ne plus m'alimenter, ils sont inquiets pour ma santé mais j'en ai rien à foutre, je préfère partir avant, mourir plutôt que de voir ma société en dépôt de bilan au tribunal, c'est personnel, c'est mon bébé".
Le Président dit toujours qu'il faut faire appel au bons sens des Français, cette situation n'en a aucun
A quelques mètres du magasin de sport de Pierre, la fleuriste Amandine Joly, elle aussi a dû baisser rideau " J'ai trois murs, une vitrine et une porte d'entrée comme les commerces en ville qui peuvent rester ouverts. Notre seul défaut, c'est d'avoir un mur mitoyen avec la galerie " rage-t-elle aussi : " le président répète qu'il faut faire appel au bon sens, dans cette situation, je n'en vois aucun".
En attendant, aucun recours n'a abouti et Pierre reste déterminé à poursuivre sa grève de la faim, dans son bureau qu'il ne quitte plus" même si les autorités administratives semblent comprendre l'aberration de la situation quands elles passent (le) voir", d'autant qu'à une centaine de mètres en face, au bout du parking, le grand magasin de sport Décathlon a pu...rester ouvert.
La Préfecture de Haute-Savoie, une nouvelle fois interpellée, a confirmé à Pierre par mail samedi dernier son arrêté de fermeture.