Le 7 février 2020, le premier foyer français de Coronavirus était détecté aux Contamines-Montjoie. Une crise dont la commune haut-savoyarde est sortie la tête haute grâce à une gestion citée en exemple jusqu’au New York Times.
Début février 2020, 5 touristes britanniques étaient testés positifs à la Covid-19 aux Contamines-Montjoie en Haute-Savoie.
"J’ai été alerté le vendredi 7 février à 23h par le Préfet" se souvient le maire de l’époque, Etienne Jacquet. "Le lendemain, à 7h, nous étions prêts à communiquer et le dimanche un hôpital de campagne était monté pour dépister toute la population".
Un cluster qui ne s’est pas transformé en épidémie
Les malades à l’isolement puis les cas contacts répertoriés, les 174 habitants de la station étaient dépistés en quelques jours à peine. "Deux jours après la détection des cas de Covid, on s'y rendait déjà avec une équipe d'infectiologues, le soutien du Samu et des professionnels de santé" se remémore le délégué départemental de l'Agence régionale de santé (ARS), Luc Rollet, "tout le monde a été extrêmement réactif".
Résultat, le cluster des Contamines-Montjoie est un des seuls à ne pas s’être étendu. Une bonne gestion de la crise dont le New-York Times s’est même fait l’écho. Pour Etienne Jacquet, "juste le fruit d’une bonne communication avec la population qui n’a pas paniqué et s’est montrée exemplaire".
Evidemment, durant toute cette période, la station s’est retrouvée sous le feu des projecteurs. Une médiatisation qui est rapidement devenue pesante pour les habitants des Contamines notamment ses commerçants, en première ligne. "On a été surpris par tout ce brouhaha" confie Olivier Proust gérant de plusieurs commerces dans la station. "On ne l’a pas très bien vécu mais on s’est adaptés".
Peu d’impact sur le tourisme
Et le tourisme dans tout ça ? Le virus a-t-il impacté les réservations et terni l’image de la station ? Très peu si l’on en croit le directeur de l’Office de Tourisme Guy Magand et uniquement pendant les dix jours qui ont suivi la découverte du cluster. "Sur la partie hivernale de 2020, nous estimons à environ 20% la perte de réservations liée à cet événement mais le plus incroyable, c’est que nous avons ensuite eu beaucoup de monde l’été car si le cluster a fait parler de nous, ce que les gens ont retenu c’est qu'il a vite été endigué".
Dépister, isoler et soigner : la formule est aujourd'hui connue, mais a montré ses limites. Ce qui était possible matériellement dans ce petit village de Haute-Savoie s'est avéré dramatiquement difficile à organiser à l'échelle du pays les semaines suivantes, quand l'épidémie a pris de l'ampleur, menant au confinement de la France pour cinquante-cinq jours.
Le début de la "vie d'après" avec masques, gel, distanciation sociale et couvre-feu, le monde avec lequel il nous faut composer depuis.