Après le coup de filet anti-djihadistes de ce mardi 13 mai à Strasbourg, un homme originaire de Haute-Savoie est présenté comme l'un des principaux recruteurs de ces jeunes français désireux de partir en Syrie.
L'opération de police anti-djihadiste menée à Strasbourg a eu lieu dans le cadre d'une information judiciaire confiée en novembre 2013 à une juge antiterroriste parisienne. Sept personnes, soupçonnées de s'être rendues en Syrie pour y mener le djihad, ont été interpellées et placées en garde à vue.Selon une source proche du dossier, l'information judiciaire vise aussi un certain Mourad Fares, 29 ans, originaire de Haute-Savoie et considéré par les services français comme un important "facilitateur", qui recrute des Français via les réseaux sociaux. Il se trouverait toujours en Syrie. Il est apparu dans plusieurs autres dossiers, outre celui du groupe strasbourgeois, comme celui des deux mineurs toulousains rentrés après un court périple dans la zone frontalière syro-turque.
Selon nos confrères du Dauphiné Libéré, il aurait passé sa jeunesse à Thonon-les-Bains, où il a passé son bac au lycée de la Versoie. Parti à Lyon pour poursuivre ses études, il se serait radicalisé par la suite. Cet homme est désormais considéré comme un propagandiste et un spécialiste de la logistique et du recrutement. Il s'occuperait aussi du "transit" des djihadistes français d'un côté à l'autre de la frontière, utilisant pour cela un hôtel côté turc. Egalement connu comme "Mourad al-Faransi" (Mourad le Français), il aurait été repéré sur la scène syrienne en juillet.
780 résidents français auraient rallié les groupes djihadistes
L'opération de mardi est une "nouvelle démonstration de la détermination totale du gouvernement à lutter de toutes ses forces contre le terrorisme et l'embrigadement des jeunes dans la radicalisation violente", a déclaré le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.
Quelque 780 personnes vivant en France ont rallié les rangs des groupes djihadistes. Ils sont en route vers la Syrie ou en sont revenues. Les services de renseignement craignent qu'à leur retour certains ne commettent des actes terroristes en France.
Les suspects arrétés ce mardi à Strasbourg sont âgés de 23 à 25 ans. Ils font partie d'un groupe d'une dizaine de personnes de La Meinau parties en Syrie en décembre, dont deux jeunes frères qui sont morts sur place, ce qui a déclenché la mobilisation contre "l'endoctrinement djihadiste" dans ce quartier du sud de Strasbourg.
Les jeunes arrêtés se seraient rendus en Syrie prétextant "des vacances" et sont rentrés fin mars. Ils sont "susceptibles d'avoir rejoint un camp d'entraînement", et se sont "beaucoup manifestés" sur internet via des réseaux sociaux où ils auraient pris attache avec une filière d'embrigadement.
L'enquête, menée par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), devra "éclaircir tous ces points" et "déterminer leur parcours notamment s'ils ont, ou non, combattu dans les rangs jihadistes". Aucune arme n'a été découverte lors des perquisitions menées mardi.