C'est une histoire qui remonte à l'époque de François 1er. Après une période d'occupation de la Savoie, les Genevois sont repartis avec la cloche de l'église d'Etrembières. Depuis le début des années 2000, la mairie de Haute-Savoie demande son retour au bercail. En vain.
En Suisse, la cloche de l'école de Genthod provient d'Etrembières, d'où elle avait été enlevée par les troupes genevoises lors des guerres du XVIe siècle. En 2002, la maire d'Etrembières a pris contact avec son homologue helvète pour en demander la restitution. La maire de Genthod a alors rétorqué "qu'il n'en était pas question, que cette cloche était à Genthod depuis fort longtemps et qu'elle y resterait". On trouve trace de cet échange dans un compte-rendu du Conseil municipal de la commune suisse.
En écrivant un livre sur "Etrembières d'hier et d'aujourd'hui", le conseil des aînés de la cité haut-savoyarde a fait remonter l'affaire à la surface. Le retour de la cloche dans sa patrie est devenu un enjeu... diplomatique. Les habitants ont bien proposé d'offrir une cloche en remplacement à leurs voisins suisses avec une inscription symbolisant l'amitié franco-suisse. Genthod ne veut rien savoir. La mairie a même refusé de répondre aux questions d'une équipe de France 3 Alpes.
"Nous avons envie d'avoir de bonnes relations avec nos amis helvètes", espère Emmanuelle Lebeurre, première adjointe d'Etrembières, "mais nous avons un attachement sentimental à cette cloche et nous aimerions qu'elle reprenne sa place dans la commune, comme avant 1536."
Reportage Denis Dugué, Jean-Pierre Rivet et Mélanie Ducret