Le tribunal de commerce d'Annecy vient d’accepter, mercredi, le plan de reprise de la Compagnie alpine d'aluminium par ses salariés, sous la forme d'une Société coopérative et participative (Scop). L'entreprise présente depuis 1765 à Cran-Gevrier conservera 65 de ses 110 employés.
Reportage. Les salariés sont désormais leurs propres patrons. Les 42 employés de la Compagnie Alpine d’Aluminium qui souhaitaient reprendre leur entreprise sous la forme d’une société coopérative viennent de bénéficier du feu vert du tribunal de commerce. «Ce projet, c’est quelque chose de collectif. Beaucoup de gens nous ont soutenus. Certains salariés sont très motivés. On a vu des sourires qu’on avait pas vu depuis très longtemps», confie, réjouit, Grégoire Hamel, l’un des porteurs du projet de Scop et directeur commercial de la société.Reportage de Jean-Christophe Solari, Christian Mathieu et Azedine Kebabti
Présente à Cran-Gevrier en Haute-Savoie depuis 1765, l’histoire avait bien failli s'arrêter après que la Compagnie alpine d'aluminium soit passée successivement, depuis 40 ans, entre les mains de grands groupes industriels tels que Péchiney ou Alcan, puis entre celles du fonds d'investissement AIAC, qui avait racheté pour un euro symbolique la forge en 2006. La Compagnie avait ensuite été placée en redressement judiciaire en décembre dernier.
Des salariés actionnaires
Avec l'appui de l'Union Régionale des Scop (URSCOP), les salariés ont donc réussi à réunir les 10 millions d’euros nécessaire pour reprendre leur entreprise. Ils en sont désormais les actionnaires. Et la bonne nouvelle du jour se propage rapidement et joyeusement chez les salariés.«Ça change complètement le rapport à l’entreprise. Le partage des profits est écrit à l’avance et est très cadré. Le climat est différent, on se remonte les manches et il y a du boulot», estime Clément Hiesse, directeur industriel de la Compagnie, qui estime que la productivité a d’ores et déjà augmenté.