Gros plan sur le wingsuit en Haute-Savoie après un été de tous les dangers

Sport extrême, le wingsuit consiste à s'élancer depuis une falaise, ou d'un avion muni d'une "aile". En Haute-Savoie,  la nature offre des pistes de décollage de rêve pour cette pratique mais les accidents se multiplient. L'été 2013 aura été celui de tous les dangers. 

Pour pratiquer cette discipline, le wingsuiter doit revêtir son "aile", une combinaison en fibre synthétique qui relie entre eux les bras et les jambes de façon à former une surface résistant à l'air et de planer. Le coeur bien accroché et surtout des techniques bien maîtrisées sont nécessaires pour effectuer un saut. C'est à une vitesse vertigineuse pouvant atteindre les 200km/h que les wingsuiters planent sur des centaines de mètres avant d'ouvrir un parachute s'approchant parfois de quelques mètres du relief.

>>> Reportage "voler comme un oiseau"

Nombreux accidents en Haute-Savoie


Le danger est indéniable mais les wingsuiters se défendent d'être des "têtes brûlées". Les chiffres sont pourtant là, six personnes ont trouvé la mort cet été dans les Alpes, 13 dans le monde depuis le début de l'année 2013.

Le dernier en date, un américain de 33 ans s'est tué le 14 septembre dernier à Chamonix. L'homme s'était élancé depuis le Brévent.

La pratique du "wingsuit" est autorisée depuis le Brévent, avant 10h et après 15H00 à condition de prévenir le PGHM. Les sauts du Brévent se sont fortement développés depuis juillet 2012 et la mise en ligne d'images à couper le souffle sur internet. 

Le sommet de la Croix de fer, sur les hauteurs de Sallanches, qui culmine à 2300 mètres de l'altitude, attire aussi nombre de wingsuiters.


Il y a quelques semaines, le britannique Mark Sutton, le James Bond parachutiste de la cérémonie d'ouverture des JO de Londres 2012 est lui même décédé en sautant.

Le cascadeur participait à un rassemblement des meilleurs mondiaux, organisé à Chamonix par une télévision locale spécialisée en sports extrêmes.

Sautant d'un hélicoptère, il a percuté une ligne de crêtes, près de Martigny (canton du Valais), vers la frontière franco-suisse.

200 personnes pratiquent en France le wingsuit.


Après cette série d'accidents, Erich Beaud, le pionnier français de ce sport extrême est perplexe: "je suis dans un océan de doutes, je me pose beaucoup de questions comme tous ceux qui pratiquent ce sport à haut niveau".

Il y a trente ans, il a été le premier Français à pratiquer ce sport, entre delta plane et chute libre. "Cela fait deux-trois ans que l'on assiste à une augmentation du nombre d'accidents". Il attribut cela à l'évolution du matériel et des mentalités".

Certains confondent les jeux vidéo et la réalité"


"Aujourd'hui les combinaisons sont gigantesques et de plus en plus performantes. Cela revient peut-être parfois à donner une Formule 1 à des personnes qui n'ont pas toujours les capacités de la piloter" ajoute Erich Beaud.  

Les GoPro, ces petites caméras que les sportifs fixent sur leur casque ou sur une autre partie de leur équipement pour filmer leurs "exploits" et les diffuser sur le net aggravent la situation selon lui. "Certains confondent les jeux vidéo et la réalité. On n'a pas de deuxième chance en wingsuit". 

"L'erreur humaine est toujours possible, quelle que soit son expérience, mais dans ce sport elle ne pardonne pas", ajoute Erich Beaud qui cumule environ 6000 sauts.

A Chamonix, la pratique un temps interdite
Durant l'été 2012, Chamonix avait interdit ce sport à la suite de deux accidents, avant de l'autoriser à nouveau cette année, avec des restrictions horaires, pour éviter notamment les accidents avec les parapentistes.

"Le risque est inhérent à tout sport naissant, comme l'était le deltaplane dans les années 70 ou l'alpinisme qui dans ses premières conquêtes a provoqué beaucoup de morts ", explique Jean-Louis Verdier, adjoint chargé de la montagne à la mairie de Chamonix et guide de haute montagne.
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