Haute-Savoie : Une association soigne et recueille les lévriers espagnols utilisés pour la chasse

Chaque année, des milliers de lévriers espagnols, très prisés pour la chasse au lièvre, sont victimes de sévices et d'actes de torture en Espagne. Il y a huit ans, Béatrice Bouvier a créé une association en Haute-Savoie pour recueillir, soigner et faire adopter ces animaux. 

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Ils s'appellent Gorka, Fendi, Nelly ou Nuss. Tous nés en Andalousie, tous rescapés de l'enfer. Chaque année, plusieurs dizaines de lévriers espagnols comme eux trouvent refuge auprès de l'association Lévriers 74, à Hauteville-sur-Fier, en Haute-Savoie. 

Aux origines de cette association, il y a Béatrice Bouvier. En 2010, cette secrétaire médicale a découvert le triste sort que ces animaux connaissent en Espagne, via l'un d'entre eux, Tolkien, qu'elle a recueilli un jour chez elle. Après de nombreuses visites dans les refuges du sud du pays, elle crée Lévriers 74 et en fait son combat. 
 

Des chiens de chasse "martyrisés"

Les chiens de race Galgo et Podenco sont utilisés en terre ibérique pour une chasse très particulière....la chasse sans fusil. "C'est une coutume ancestrale. On utilise le lévrier pour la chasse au lièvre, explique la fondatrice de l'association. Ce sont des chiens qui vont extrêmement vite. Il attrapent le gibier, bien entendu, et ils peuvent se faire très mal."

C'est là que les chiens s'exposent aux sévices que dénonce Lévriers 74 : "Quand un chien est blessé, ils s'en débarrassent. Alors, ils subissent les pires barbaries. On va les abandonner dans la nature où ils vont mourir de faim, de soif, ou alors ils vont se faire écraser sur les routes et personne ne va s'arrêter parce qu'en Espagne le Galgo ou le Podenco n'est pas considéré comme un animal domestique".
 



Quatre-cents animaux sauvés tous les ans

Blessés, trop vieux ou pas assez performants...Chaque année, plusieurs milliers de ces chiens seraient ainsi martyrisés.

Pour sauver une partie d'entre eux, Lévriers 74 organise des rapatriements. Le dernier cas qui lui est parvenu est une petite chienne d'un an, Brisa. La jeune podenca a fait le voyage depuis la péninsule ibérique jusqu'à la Haute-Savoie. L'association travaille avec deux refuges du sud de l'Espagne, dont l'un d'entre eux s'occupe de 250 à 300 chiens. Ces structures lui envoient leurs spécimens les plus affaiblis, à l'image de Brisa : "Elle était très soumise et refusait de s'alimenter", se souvient sa présidente, près de 48 heures après l'arrivée de la chienne. 

En attendant de trouver un foyer, Brisa découvre la vie d'un animal de compagnie chez Béatrice. Comme tous les lévriers que l'association récupère, ses papiers sont à jour : il a son passeport, ses vaccins et 48 heures avant le voyage, un vétérinaire est venu vérifier que le chien n'était pas malade et qu'il était apte à traverser les Pyrénées et la France jusqu'à Hauteville-sur-Fier. 
 

Depuis 2010, Béatrice a fait adopter près de 400 galgos et podencos. Myriam Nolot D'anjou a déjà craqué deux fois. Elle a été séduite par le caractère facile de ces chiens. "Ils sont de nature câline et calme, selon elle. Et comme ils ont vécu en meute, la plupart du temps, ils s'adaptent très bien à d'autres chiens.

Quelques recommandations sont de rigueur pour cette race de chiens si particulière. Par exemple, il manque une sous-couche de poils aux lévriers espagnols pour lutter contre le froid de l'hiver. Ils n'ont pas de graisse non plus. Les familles d'accueil sont donc priées de leur trouver...un manteau d'hiver. 


Les solutions se trouvent en Europe


En 2013, les associations qui oeuvrent pour la cause animale ont rédigé une déclaration commune adressée au Parlement européen dans laquelle elles fustigaient les tortures et les actes de cruauté infligés aux lévriers, phénomène "amplifié par le manque de contrôle des États membres sur le commerce et le trafic des lévriers en Europe".  
Depuis le 1er février 2018, la donne a changé, du moins officiellement : avec 30 ans de retard sur les pays de l'Union Européenne, l'Espagne est officiellement signataire de la Convention européenne de protection animale - soumise aux 47 états membres du Conseil de l'Europe. La France, de son côté, fait partie de la liste depuis 2004. 
 



 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information