La commission d'enquête publique a rendu un avis favorable au projet de construction d'une retenue collinaire à La Clusaz vendredi. Cet aménagement doit permettre d'assurer l'enneigement du domaine skiable et d'approvisionner la station en eau potable.
Non sans réserve, la commission d'enquête publique vient de rendre un avis favorable au projet de retenue collinaire de La Clusaz, en Haute-Savoie. Les commissaires-enquêteurs donnent ainsi leur feu vert à ce projet qui doit voir le jour sur le plateau de la Colombière, dans un secteur boisé.
La station de ski du massif des Aravis, située entre 1 100 et 2 600 mètres d'altitude, avait été confrontée en 2018 à une sécheresse menaçant l'enneigement du domaine. Le projet, déjà dans les cartons, avait été lancé l'année suivante. Il vise aussi à anticiper les besoins en eau potable de la commune de 1 700 habitants à l'horizon 2040. Cet aménagement sera donc dédié pour un tiers à l'approvisionnement de la station en eau potable, et pour le reste au développement de l’enneigement artificiel.
L'ouvrage, d'un volume de 148 000 mètres cube, nécessite un investissement de plus de 7 millions d'euros. Il s'agirait de la cinquième retenue collinaire de la station si les élus locaux allaient jusqu'au bout de leur démarche. Avant cela, le préfet de Haute-Savoie doit toutefois la déclarer d'utilité publique. Mais le rapport de la commission d'enquête est une première avancée notable.
Des risques pour la biodiversité
La création de cette nouvelle retenue collinaire "apparaît être la solution la plus robuste pour répondre aux différents enjeux socio-économiques du territoire", peut-on lire dans le rapport de la commission d'enquête, qui relève toutefois les limites du projet. Elle pointe notamment un rendement énergétique "discutable", la "destruction d’habitats et de spécimens d’espèces protégées" pour le mener à bien et un "impact négatif sur la biodiversité", surtout en phase de travaux.
Le projet est remis en cause par des associations de défense de l'environnement et le collectif "Sauvons le plateau de Beauregard de la destruction". L'association La Nouvelle Montagne considère "qu'il y a sûrement d'autres solutions" à étudier, alertant sur une "atteinte à des espèces et des habitats protégés" alors que le chantier va entraîner la destruction d'environ huit hectares d'habitats naturels.
Mais ce projet "est d’intérêt public pour la population de la vallée des Aravis qui vit du tourisme sous la forme actuelle", peut-on encore lire dans le rapport. Cette nouvelle retenue collinaire doit permettre à la station de renforcer son activité hivernale "sans accroissement de la surface skiable en l’attente de la mise en œuvre d’un tourisme « 4 saisons »."