Le conseil municipal de La Clusaz a voté ce jeudi la poursuite d'un projet de réserve collinaire. Contestée par des associations, elle doit permettre d'anticiper les besoins en eau potable de la commune et d'étendre l'enneigement artificiel du domaine skiable.
Soutenu par l'exécutif local, contesté par des associations de défense de l'environnement. Un projet de nouvelle réserve collinaire a été voté jeudi 29 avril par le conseil municipal de La Clusaz, en Haute-Savoie. "Nous avons un besoin cruel en eau", a assuré le maire devant les élus pour défendre ce projet de retenue d'altitude de 148 000 m3.
Située dans un bois au-dessus du village, elle doit permette d'apporter "de l'eau potable pour les populations, de l'eau pour les troupeaux, de l'eau pour conforter notre neige de culture", a déclaré Didier Thévenet en conseil municipal.
La station de ski du massif des Aravis, située entre 1 100 et 2 600 mètres d'altitude, avait été confrontée en 2018 à une sécheresse menaçant l'enneigement du domaine. Ce projet, qui était déjà dans les cartons, avait été lancé l'année suivante par la majorité municipale de l'époque.
"Nous avons bien conscience de l'impact du changement climatique et nous devons nous adapter", a souligné Didier Thévenet, en rappelant que le tourisme représente "2 000 emplois" à La Clusaz.
L'impact environnemental en question
Cet aménagement vise à anticiper les besoins en eau potable de la commune de 1 700 habitants à l'horizon 2040, pour un tiers du volume de la retenue. Les deux autres tiers vont permettre d'étendre l'enneigement artificiel sur 33 hectares de pistes de ski supplémentaires.
Le projet est toutefois remis en cause par des associations de défense de l'environnement et un collectif d'habitants. L'association La Nouvelle Montagne, qui porte une pétition en ligne rassemblant près de 50 000 signatures, cible particulièrement le choix du site.
"En faisant l'étude, on a découvert qu'il y avait une richesse exceptionnelle dans cet endroit", a soutenu sa porte-parole, alertant sur une "atteinte à des espèces et des habitats protégés" alors que le chantier va entraîner la destruction d'environ huit hectares d'habitats naturels.
L'association considère "qu'il y a sûrement d'autres solutions" à étudier et demande aux autorités la protection du bois de la Colombière, où doit se faire le projet. "On peut l'inclure dans le périmètre Natura 2000", dans lequel se trouve déjà le plateau de Beauregard à proximité, estime La Nouvelle Montagne.
"Nous avons évité au maximum, réduit et compensé largement notre impact", a assuré le maire lors du conseil municipal où les élus ont répondu aux inquiétudes recueillies lors de la concertation publique. Le conseil municipal a voté la poursuite du projet, jugeant que le bilan de la concertation n'était "pas de nature à (le) remettre en cause".