C'est un "village pacifiste" à quelques kilomètres de la frontière Suisse.
En Haute-Savoie, le camp de gilets jaunes de Bonne-sur-Menoge résiste depuis 4 mois. Mères de familles, artisans, demandeurs d'emplois ou retraités: une cinquantaine de personnes fréquentent les lieux quotidiennement.
Un panneau à l'entrée souhaite la bienvenue. Le camp des gilets jaunes de Bonne-sur-Menoge se décrit comme un « village pacifiste ». La structure est un assemblage de planches et de bâches. Elle a été montée en quelques jours au début du mois de décembre dernier sur un terrain privé. Depuis elle ne désemplit pas.
Ici il y a du monde 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. Retraités, employés, artisans, mères au foyer ou collégiens : une cinquantaine de personnes fréquentent le site quotidiennement. Depuis trois mois, la vie s’est installée. Dans le « village pacifiste », les gilets jaunes peuvent manger et dormir. Mais ils sont surtout là pour discuter, échanger des idées et se soutenir.
Le mot d’ordre, c’est la non-violence. Même si les avis divergent parfois, dans le campement, on partage l’essentiel. La principale revendication reste le RIC, le référendum d’initiative citoyenne. Les gilets jaunes hauts-savoyards veulent redonner du pouvoir au peuple. Ils militent pour plus de justice sociale et fiscale.
Au fil des semaines, la communauté s’est soudée. Certains, comme Isabelle, font la cuisine ou gèrent l’intendance. Doriane est devenue modératrice. Arnaud assume le rôle de coordinateur. Même si aucun chef n’est désigné, les gilets jaunes de Bonne-sur-Menoge ont appris à s’organiser.
Militants pour une nouvelle politique, les membres du « village pacifiste » transmettent leurs messages dans tous les environs. Ils font signer des pétitions sur les marchés ou tractent sur les ronds-points. Certains portent le gilet jaune jusque sur les pistes de ski. Ils sont même allés donner de la voix ensemble à Genève, pour dénoncer les violences policière devant l’ONU.
Pendant une semaine, une équipe de France 3 Alpes a suivi le quotidien des gilets jaunes de Bonne-sur-Menoge. Cette rencontre a donné lieu à 4 portraits signés Ingrid Pernet-Duparc, Serge Woreth et Eric Achard.
Lorette
Discrète mais déterminée. Lorette fréquente le camp depuis deux mois. Elle s'engage au nom de son père et pour l'avenir de ses enfants.
Doriane
Doriane est la modératrice du groupe. Elle veille à maintenir l'esprit d'équipe dans le village.
Arnaud
Il est le coordinateur du "village pacifiste". Arnaud porte la voix des gilets jaunes de Bonne-sur-Menoge en dehors du campement.