Un camp de gens du voyage a été visé par des tirs dans la nuit de dimanche à lundi, quelques heures après leur installation à Faverges-Seythenex. Une enquête a été ouverte par le parquet d'Annecy afin d'identifier le ou les auteurs.
Six impacts de balles perforent les caravanes. Installé dans un champ à Faverges-Seythenex (Haute-Savoie), un camp de gens du voyage a été ciblé par des tirs dans la nuit de dimanche à lundi 11 juillet. Les occupants, qui s'y étaient installés quelques heures plus tôt, ont été réveillés par les détonations au milieu de la nuit, peu avant 1 heure du matin.
"Quand on est sorti, on a vu la caravane avec la fenêtre cassée. La balle est rentrée à l'intérieur (au niveau d'une couchette, NDLR) alors qu'une personne était en train de dormir. Sur une autre caravane, c'est exactement la même chose. On est passé tout près de la catastrophe", constate Charles Caplot, l'un des habitants du camp.
Streisand était dans l'une des caravanes avec son frère. Son émotion est toujours palpable. "J'ai beaucoup pleuré. J'en pleure encore. Je trouve que pour un bout d'herbe, pour un champ, c'est honteux de vouloir tuer des gens", dénonce-t-elle.
Tensions à Doussard
Une plainte a été déposée lundi et le parquet d'Annecy a annoncé avoir ouvert une enquête pour identifier les auteurs. Deux caravanes ont été touchées par les tirs, provoquant des dégâts matériels. Personne n'a été blessé. Aucune arrestation n'avait eu lieu lundi soir dans cette affaire, ajoute-t-on au parquet.
Ce groupe de gens du voyage, membres de la communauté évangéliste Vie et lumières, a d'abord voulu s'installer dans la ville voisine de Doussard, au Sud du lac d'Annecy. Des agriculteurs les en ont empêché, bloquant la route avec leur tracteur. Sollicités par France 3 Alpes, ils n'ont pas souhaité répondre à nos questions. Les quelque 150 caravanes ont finalement été redirigées vers Faverges où les 450 voyageurs se sont installés illégalement, l'aire d'accueil officielle de Reignier-Ésery ayant récemment été classée insalubre, expliquent-ils.
"Ils n'étaient ni annoncés ni autorisés, ce qui n'est pas le cadre légal du grand passage, regrette le maire (divers centre) de Doussard, Michel Coutin. On en a accueilli beaucoup sur la communauté de communes des Sources du lac d'Annecy ces dernières années. A chaque fois, ça s'est bien passé, avec des groupes qui étaient annoncés et autorisés."
De nouveaux tirs la nuit suivante
Avant de reprendre la route vers Paris, les voyageurs avaient l'intention de rester deux semaines à Faverges. Mais de nouveaux tirs, survenus la nuit suivante, du lundi au mardi, ont découragé la communauté. "Si on reste, il y aura un mort ! se désole Charles Caplot, contacté ce mardi matin. Les enfants sont terrorisés, on subit un gros préjudice. Alors là, on plie bagage et on part vers un autre département".
Le Parquet d'Annecy confirme qu'une nouvelle plainte a été déposée suite à cette seconde salve de tirs.