C'est le 14e sommet le plus haut du monde. Gravi pour la première fois par une expédition chinoise en 1964, le Shishapangma s'approche d'habitude par le Nord. Quatre hommes du Groupe Militaire de Haute Montagne l'ont franchi par le Sud, ce mercredi 14 mai.
Ce sont des hommes qui relèvent défi sur défi. S'aventurer en terre inconnue, vers des sommets peu courus... c'est le "job" des militaires du GMHM de Chamonix. Des fois, des missions font "de la résistance". C'est le cas du Shishapangma par la face Sud. En octobre 2013, ils avaient tenté une première approche mais un cyclone avait déposé 1m50 de neige au camp de base, empêchant tout départ. Les acharnés ont repris la route du Népal début avril.
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Tout a alors commencé par une longue période d'acclimatation dans la région de l'Everest, avec un "p'tit" 6500m pour se mettre en jambe. Puis vint l'heure des préparatifs, avec l'installation d'un premier camp de base avancé. Nouvelle attente ensuite. Le vent souffle trop fort au sommet, il faut encore patienter. Quand le feu vert est donné par le météorologue Yann Giezendanner (lire l'encadré), l'adjudant Sébastien Moatti, le caporal-chef Sébastien Ratel et les Chasseurs Antoine Bletton et Max Bonniot savent qu'ils n'ont plus une minute à perdre. En trois jours, ils vont ainsi monter de bivouac en bivouac pour arriver le 14 mai, à 13h14, à 8043m. Une ascension sur trois jours, une redescente sur 1 jour et demi, l'opération "Shishapangma 2014" est bouclée. Retour en France prévu le 20 mai.
Yann Giezendanner, le routeur
C'est assez fou à imaginer mais c'est depuis la Haute-Savoie que les missions sont guidées à l'autre bout du monde grâce à Yann Giezendanner, détaché par Météo France. Cette fois encore, c'est lui qui a donné le créneau pour l'ascension. Lui qui a déterminé la fenêtre cruciale, sans vent, alors que ces derniers jours le sommet était balayé par Eole à plus de 120km/h. Yann utilise les calculateurs de Météo-France Toulouse et guette des informations générales comme la concentration nuageuse, les chutes de neige, les quantités à différentes altitudes. Deux fois par jour, grâce à un téléphone satellite, il entre en contact avec l'équipe.Yann Giezendanner travaille aussi pour le Tour de France ou encore l'Ultra Trail du Mont Blanc.