Des perquisitions ont été menées, en Italie ce lundi 15 novembre, chez de nombreux militants anti-vaccins. Ils seraient auteurs de nombreux messages, sur Telegram, appelant à la violence, la haine et à la commission de graves délits.
La police italienne a procédé, lundi 15 novembre, à une vague de perquisitions chez des militants anti-vaccins accusés d'utiliser des groupes de discussions en ligne pour appeler à la violence contre des politiques et médecins soutenant le pass sanitaire.
Ces perquisitions dans 16 villes du pays ont visé 17 des participants les plus radicaux au groupe de discussion "Basta Dittatura" ("À bas la dictature") sur Telegram. Ce groupe est suivi par des dizaines de milliers de personnes et "caractérisé par une incitation permanente à la haine et à la commission de graves délits", a précisé la police de Turin (nord) dans un communiqué.
"Basta Dittatura" a été notamment utilisé pour organiser des manifestations contre le pass sanitaire, obligatoire sur tous les lieux de travail en Italie depuis le 15 octobre. Le pass sanitaire atteste que son porteur a été vacciné, guéri après avoir contracté le Covid-19, ou dispose d'un test négatif récent.
"Pendaisons", "terrorisme" et "marche sur Rome"
Les suspects visés par les perquisitions "avaient participé à ce groupe de discussion, appelant systématiquement au recours aux armes et à commettre de graves actions illégales contre les plus hautes fonctions institutionnelles, dont le Premier ministre Mario Draghi".
Des policiers, médecins, scientifiques, journalistes et autres personnages publics ont également été accusés d'"asservissement" et de "collaboration" avec la "dictature", selon la police de Turin.
Ces discussions faisaient des références explicites à des "pendaisons", "pelotons d'exécution", "tirs dans les jambes", ou à "de nouvelles marches sur Rome" et au "terrorisme". En 1922, la "marche sur Rome" des fascistes avait abouti à l'arrivée au pouvoir du dictateur Benito Mussolini.
Plus de 132 000 morts en Italie
Les participants à ces discussions accusent le pass sanitaire de violer les libertés individuelles. Le gouvernement, lui, y voit un moyen pour ne pas revenir aux strictes restrictions (confinement et autres) adoptées dans le passé pour endiguer la diffusion du Covid-19.
Des manifestations contre le pass sanitaire ont également lieu en Italie. C'est le cas au Piémont, notamment, une région touchée par le rebond du Covid-19.
Premier pays européen à avoir été touché par la pandémie en février 2020, l'Italie a payé un lourd tribut avec plus de 132 000 morts. À ce stade, plus de 84 % des personnes âgées de plus de 12 ans sont vaccinées.