Lancement cette semaine de l'enquête d'utilité publique concernant l'A400, cette arlésienne autoroutière qui devrait permettre de désenclaver Thonon-les-bains et l'ensemble du Chablais. Le projet a connu de nombreux rebondissement depuis une trentaine d'années.
L'autoroute du Chablais, l'A 400 comme certains l'appellent encore, c'est un peu le serpent de mer... du lac Léman !
Les premières études pour une autoroute sur la rive française du lac date des années 80. Tout au départ, les plus optimistes rêvaient d'une jonction entre l'A 40 et l'A 9, de Genève-Annemasse jusqu'à Montreux en Suisse, en passant par Evian. Mais les eaux d'Evian auraient sans doute trop souffert d'un chantier pharaonique. Plus réaliste, le projet se limita rapidement au tronçon Thonon-Annemasse.
Sauf qu'en 1997, la déclaration d'utilité publique de cette A 400 est annulé par le Conseil d'Etat. Son coût (2,6 milliards de francs pour 35 kilomètres et un trafic quotidien de 10 000 véhicules) "excède l'intérêt de l'opération". Le Conseil d'Etat s'était alors prononcé sur plusieurs recours : communes riveraines, la FNAUT, la Frapna, et l'Acpat.
Depuis cette date, le projet a connu bien des péripéties. Toujours demandé à grands cris par les acteurs économiques, et en même temps redouté par les habitants. Désormais, la desserte "pour désenclaver le Chablais" ne mesure plus que 16,5 kilomètres et devrait coûter envrion 200 millions d'euros.
En janvier dernier, l'Autorité Environnementale émettait un avis réservé au sujet des impacts sur les zones naturelles de cette autoroute, relevant "des insuffisances sur l’évaluation des impacts et sur les mesures de compensation à la destruction d’habitats naturels constituent une faiblesse majeure dans la démonstration de l’utilité publique du projet."
L'enquête publique est ouverte jusqu'au 13 juillet prochain.
Intervenants : Jean Christophe Bernaz
association "Oui au désenclavement du Chablais", Elisabeth Charmot
Association ACPAT
Reportage : I. Pernet-Duparc, S. Worreth, C. Miclo