Vidéos. Il y a Jean-Jacques, le chauffeur du bus, qui dit vouloir offrir la vérité aux familles. Il y a Joanna, une passagère qui avoue sa vie à jamais chamboulée. Il y a Tristan, dont le fils a été emporté par ce drame. Tous ont accepté de dire un mot, de parler à l'heure du procès.
Le 2 juin 2008, un TER assurant la liaison entre Evian-les-Bains et Genève avait percuté un car scolaire à hauteur d'un passage à niveau, tuant sept collégiens âgés de 11 à 13 ans et faisant 25 blessés. Le procès se déroule devant de tribunal correctionnel de Thonon-les-Bains jusqu'au 12 avril.
Jean-Jacques Prost: "je vais dire toute la vérité pour les familles"
Avec la SNCF et RFF, Jean-Jacques Prost est un des prévenus. M. Prost, 54 ans, moustache grisonnante et visage rond, a été décrit comme un "bon père" de famille et un bon chauffeur au cours de cette première journée d'audience, n'ayant "jamais perdu un seul point" sur son permis de conduire.
Ancien pompier volontaire, conducteur de car pendant 18 ans, il connaissait très bien le passage à niveau n°68 d'Allinges pour l'avoir emprunté quatre fois par jour pendant six ans lorsqu'il était soudeur. Il encourt une peine de cinq ans de prison et 75.000 euros d'amende.
Tristan Houdebert, "c'est le travail de la justice de trouver des responsabilités"
Tristan Houdebert a perdu son fils, Tom, dans la collision. Lors des obsèques, il avait décrit son fils comme un "petit lutin", avant de dire, "si les anges sont partout alors notre chérubin est là avec nous". Tom avait aidé "ses camarades à progresser dans le car" lorsque les enseignants avaient donné l'ordre d'évacuer le bus à l'arrivée du train.
Joanna Girard: "C'est une grosse partie de notre vie qui a été chamboulée"
Lors de la collision, Joanna Girard était assise au fond du car, avec des camarades aujourd'hui décédés. Gravement blessée, l'adolescente avait passée une dizaine de jours en réanimation avant de partir plusieurs semaines dans un centre de rééducation. Elle dit ne rien oublier de cette épreuve.