Ouverture du procès du passage à niveau d'Allinges au tribunal correctionnel de Thonon-les-Bains (Haute-Savoie)

Le procès de la collision d'Allinges, dans laquelle sept collégiens avaient péri en 2008, s'est ouvert ce mercredi 3 avril au tribunal correctionnel de Thonon-les-Bains. Le chauffeur de car, la SNCF et Réseau Ferré de France (RFF) sont dans le box des prévenus.

Le 2 juin 2008, un TER assurant la liaison entre Evian-les-Bains et Genève avait percuté un car scolaire en Haute-Savoie, tuant sept collégiens âgés de 11 à 13 ans et faisant 25 blessés. Un des accompagnateurs, profondément choqué par l'accident, se suicidera quelques temps plus tard.

Intervenants : Joanna Girard, victime accident d'Allinges; David Heraclide, père d'une victime; Me Thierry Dalmasso, Avocat de RFF

Les trois prévenus sont poursuivis pour homicides involontaires et blessures involontaires


Il est reproché au chauffeur du car, Jean-Jacques Prost, d'avoir effectué des manoeuvres maladroites et des erreurs d'appréciation, notamment d'avoir arrêté son véhicule en pleine traversée du passage à niveau.

Réseau Ferré de France (RFF) et la SNCF sont eux poursuivis pour n'avoir pas suffisamment tenu compte de la dangerosité du passage à niveau d'Allinges pour les autocars et les poids lourds, qui mettaient un temps trop long à le traverser au regard du délai de fermeture des barrières. Dans le box des prévenus, les directrices respectives de la SNCF et de RFF en Rhône-Alpes/Auvergne, Josiane Beaud et Anne Lambusson.


Cité par une association de familles de victimes comme témoin, le président de la SNCF Guillaume Pepy a fait savoir qu'il ne viendrait pas. Il se manifestera par le biais d'une "déclaration aux victimes" lue par Josiane Beaud, a expliqué l'avocat de la SNCF, Me Bertin, rappelant que le président de la SNCF, "lorsqu'il a eu connaissance de cet accident s'est immédiatement rendu sur place".

Les avocats des parties civiles ont regretté cette décision. "J'espère, et derrière moi les familles des victimes, que ce qui a été annoncé peut être revu", a déclaré Me Denis Dreyfus, qui était à l'origine de la citation de M. Pepy comme témoin.

"Si M. Pepy était cité, c'est que nous avions un certain nombre de questions précises" à lui poser, a-t-il ajouté, évoquant notamment "le retour d'expérience sur ce qui a été fait après cette catastrophe".



Pour qu'un "pareil drame ne se reproduise plus"


"Il suffit de franchir une fois ce passage a niveau pour se rendre compte que n'importe quel véhicule de gros gabarit le franchit avec difficulté", a affirmé avant l'audience Me Georges Rimondi, avocat des parties civiles. "Une des attentes des familles, c'est de faire en sorte qu'un pareil drame ne se reproduise plus".

Les parents des victimes "attendent la vérité, que les responsabilités soient établies et fixées", a affirmé pour sa Me Frédéric Noetinger, avocat de sept familles. "Le problème de ce dossier, c'est qu'il n'y a pas qu'une cause qui explique cet accident. Il y a la faute du chauffeur mais dans une infrastructure qui est dangereuse", a-t-il ajouté.

Quant à Me Adrien-Charles Dana, avocat du chauffeur, il a assuré en arrivant au tribunal que son client attendait "la vérité pour les familles".

Le procès doit se terminer le 12 avril.

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