Tristan, un rescapé du drame d'Allinges témoigne avant l'ouverture du procès à Thonon-les-Bains

Plus de quatre ans après la collision entre un TER et un car scolaire qui avait fait sept morts à Allinges (Haute-Savoie), le procès aura lieu du 3 au 12 avril  à Thonon-les-Bains. Tristan Mayade,12 ans au moment du drame, se trouvait à l'arrière du car. Six des sept victimes étaient dans sa classe.

Tiristan Mayade a accepté de répondre ce 1er Avril aux questions des journalistes "parce que c'est important qu'un jeune de mon âge parle au nom de ceux qui sont partis."
6 des 7 victimes se trouvaient dans sa classe de 5ème. Plus de 4 ans après le drame, alors que le procès va s'ouvrir pour 2 semaines à Thonon-les-Bains, le jeune garçon s'est préparé à affronter le passé avec avec l'association des victimes "Sourire des anges", avec les avocats aussi, parce que l'imminence du procès "remue le couteau dans la plaie".

"Quand le train est arrivé, j'ai la vague image que je me sentais en sécurité"


Tristan ,élève en BTS paysager a aujourd'hui 17 ans. Il en avait 12 au moment de l'accident. IL se trouvait à l'arrière du car. Il a été grièvement blessé, traumatisme crânien et entorse cervicale. Sa convalescence a été longue et difficile.  De ce terrible 2 juin, il garde des souvenirs précis de la visite à Allinges avec ses copains, du déjeuner qu'ils ont pris avant de remonter dans le car avec leur professeur d'histoire-géographie qui avait organisé cette sortie scolaire, mais après la collision, "il y a des blancs dans ma mémoire, beaucoup de blancs, je me souviens du son des hélicoptères, du transfert à l'hôpital, (...) mais pas de tout."

Paradoxalement il se souvient de l'instant précis où les passagers du car ont vu le train arriver: " C'est étrange, j'ai l'image en tête, on se sentait en sécurité dans le car, on est plusieurs à avoir ressenti ça, on se sentait protégés". 


"Je ne suis pas en colère mais j'attends des actes, que cela n'arrive plus jamais"


Tristan est resté en contact avec certains de ses amis de cette année là, il trouve du soutien aussi auprès de l'association des victimes. Un réconfort qui compte pour le jeune homme qui assistera au procès "pas tous les jours mais aux moments qui comptent. J'attends des éléments de réponse, j'espère qu'on va pouvoir dégager les responsabilités. Je ne suis pas en colère, mais j'attends des actes, pour que cela ne se reproduise plus jamais". 
Le procès doit durer 2 semaines.

Rappel des faits

Le 2 juin 2008, un TER assurant la liaison entre Evian-les-Bains (Haute-Savoie) et Genève avait percuté un car scolaire, tuant sept adolescents, âgés de 11 à 13 ans, et faisant 25 blessés.


Jusqu'à il y a peu, seul le chauffeur du car, qui aurait mal engagé son virage au passage à niveau, était mis en examen pour "homicides involontaires". Mais, pour les parties civiles, poursuivre le seul chauffeur revenait à juger un lampiste. En février dernier, ces familles des victimes étaient entendues, les juges d'instruction procédant à de nouvelles mises en examen, celles de la SNCF et de RFF.

"Préférable de permettre le débat"


Au vu des arguments développés par les parties civiles, les juges estimaient alors "préférable de permettre le débat". "Et le seul moyen juridique pour cela, c'est la mise en examen", expliquait le procureur de la République d'Annecy, Eric Maillaud.

Les mises en examen de la SNCF et de RFF "ne préjugent en rien d'une éventuelle condamnation", soulignait M. Maillaud, "c'est un dossier extrêmement complexe où la responsabilité n'est pas évidente".

Réactions des familles


Pour David Heraclide, de l'Association "Le Sourire des Anges", l'attente du procès aura été longue, très longue. Il faut donc retrouver une certaine énergie pour l'affronter. Mais, au nom des familles de victimes, David Heraclide note que ce procès doit avoir lieu "pour passer enfin à autre chose", se reconstruire. Maître Georges Rimondi qui représente aussi ces victimes estime que l'instruction aura été longue certes, mais elle a permis d'obtenir les mises en examen de RFF et de la SNCF.





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