Ce mercredi 23 septembre est dédié à la liberté syndicale. Une journée nationale voulue par la CGT. Et pour cause. Selon le syndicat, la discrimination touche de plus en plus souvent des représentants syndicaux et même de simples militants.
La liberté syndicale a été reconnue en France par la loi dite Waldeck-Rousseau de 1884. Le droit d'adhérer à un syndicat et de défendre ses droits et ses intérêts par l'action syndicale a été ensuite réaffirmé dans le préambule de la Constitution de 1946 auquel se réfère le préambule de la Constitution de 1958. Voilà pour l'histoire. Dans les faits, les syndicats s'estiment aujourd'hui de plus en plus souvent victimes de discriminations.
Il y a les discriminations disons "évidentes":
Selon une enquête du ministère du Travail, 30% des élus syndiqués et 40% des délégués syndicaux considèrent que l'exercice de leur mandat représente un frein à leur carrière. Un délégué syndical percevrait une rémunération moyenne 10% inférieure à celle d'un salarié non syndiqué du même âge, du même niveau d'étude et au même poste.
Mais les faits ne se limitent pas à ces constats. Une réelle "répression" syndicale s'exercerait dans certains entreprises, à tel point qu'un Observatoire existe et dénonce ces pratiques dans un rapport datant de 2014. Les sanctions de syndicalistes qui revendiquent, ne sont pas faites pour encourager le syndicalisme. Selon un sondage TNS/Sofres de 2008, la principale raison de la non adhésion à un syndicat reste "la peur des représailles".
A l'occasion de cette journée nationale, un rassemblement a notamment eu lieu à Grenoble.
Reportage Xavier Schmitt et Yves-Marie Glo
Le cas haut-savoyard
Et si les syndicats sont attaqués, l'Inspection du Travail ferait aussi les frais d'une certaine forme de répression. En Haute-Savoie, la CGT se sert du cas de Laura Pfeiffer pour le prouver. Cette inspectrice du Travail chez Tefal, lanceur d'alerte, est appelée à comparaître devant un tribunal, le 16 octobre prochain, à Annecy.Le 10 juillet 2014, le Conseil National de l'Inspection du Travail, sorte de Conseil de l'Ordre de la Profession, saisi par Laura Pfeiffer, s'est exprimé sur ce dossier. Pour le CNIT, l'entreprise Tefal et l'organisation patronale Medef ont bien cherché à porter atteinte à l'indépendance de l'inspectrice en tentant d'obtenir son changement d'affectation.