En Haute-Savoie, un rapport d'expertise a conclu à "une pollution marginale" au sujet des 55.000 tonnes de mâchefers stockés à Aviernoz. Voilà qui ne rassure pas les associations de riverains de la carrière. Ils ont manifesté, ce mercredi 5 novembre, devant la préfecture d'Annecy.
L'histoire des mâchefers d'Aviernoz est un long feuilleton dont le début se situe en 2009. C'est à cette date qu'on découvrait incidemment que des résidus de l'usine d'incinération d'Annecy avaient été déposés, en toute illégalité et en toute discrétion dans une carrière abandonnée, juste au-dessus de la rivière la Filière qui alimente ce secteur. En cause, une entreprise engagée par le syndicat mixte de l'agglomération pour valoriser ces déchets encombrants: des cendres qui provenaient de l'incinération des poubelles, un véritable concentré de polluants et notamment de métaux lourds.
Au cours de l'été 2013, une couche d'argile d'un mètre d'épaisseur a été déposée sur les 55.000 tonnes de mâchefer par le syndicat mixte, pour éviter le ruissellement. L'association dénonce "un cache-misère qui n'évitera pas les pollutions souterraines".
Pour mesurer ces pollutions, une étude a donc été prescrite en janvier 2012 par le préfet de Haute-Savoie. Les conclusions, rendues en cet été 2014, font état d'une "pollution marginale" qui ne nécessite pas de déplacer les déchets.
Rassemblés ce mercredi devant la préfecture d'Annecy, à l'occasion de la réunion de la Commission Locale d'Information et de Surveillance des Lapiaz, les Amis du terroir du pays de Fillière ont dénoncé "un rapport sujet à caution", car n'explorant pas l'ensemble du réseau. Ils réclament aujourd'hui l'établissement d'une cartographie hydrologique précise de la zone, afin de refaire les tests de pollution. Ces riverains inquiets ont été reçus par le secrétaire général de la préfecture.
Reportage Maxime Quéméner et Florine Ebbhah