L'administration appelle ça une "Maison d'enfants à caractère social". Un gros mot pour un enfant. Et pourtant, c'est ici que les mineurs sont appelés à se reconstruire, petit à petit, après avoir subi des actes de maltraitance. Reportage.
Un beau-père qui avait la main leste, une mère mal-aimante, un frère qui cognait... les enfants accueillis à la MECS Saint-Benoît ont connu ce type de situation. Ils ont souffert et souffrent encore dans leur coeur, dans leur chair, de ces actes de maltraitance. Mais la peine s'estompe. Dans cet établissement de Seynod, une quarantaine d'enfants tentent de retrouver un certain équilibre. Certains y passent quelques mois, d'autres sont là depuis la création de la Maison, en 2010. Les placements sont souvent décidés par les juges des enfants. Parfois, la décision est prise conjointement avec les parents.
Reportage Faïza Garel, Jean-Christophe Solari et Mélanie Ducret
A la recherche de places pour les enfants
Ce reportage a été tourné en Haute-Savoie, un département qui manque régulièrement de places pour les enfants en situation difficile, comme les autres départements d'ailleurs. Au total aujourd'hui 900 enfants sont placés dans ce département: les 3/4 en foyer, 1/4 dans des familles d'accueil.
Il y a quatre ans, le Conseil Général de la Haute-Savoie a décidé de faire appel à la "Fondation d'Auteuil" pour créer un refuge pour ces enfants. C'est cette association qui gère la Maison de Seynod sur des fonds alloués dans leur quasi totalité par le Département. La Fondation mène également une action préventive et accueille des familles en journée pour les accompagner sur plusieurs semaines voire plusieurs mois.
Le manque de places est un problème récurrent. Le département de l'Isère, par exemple, lance régulièrement des appels pour recruter des familles d'accueil.