Le trésor de pierres précieuses découvert sur le glacier des Bossons pourrait être un colis d'émeraudes recherché par des assureurs anglais après le crash d'un avion d'Air India en 1966, selon l'auteur d'un ouvrage sur le sujet.
Des agents d'assurance mandatés par les Lloyd's de Londres avaient écrit aux autorités françaises pour les informer qu'un colis rempli d'émeraudes se trouvait dans le Kangchenjunga, un Boeing 707 d'Air India, qui s'est écrasé sur le Mont-Blanc le 24 janvier 1966, selon Françoise Rey, auteure de "Crash au Mont-Blanc" (Glénat, 1991).
Le colis était adressé à "Monsieur Issacharov, Londres", écrit Mme Rey dans cet ouvrage. "Ce n'est pas forcément le propriétaire mais c'est une piste de s'intéresser à ce monsieur", a-t-elle jugé. En 1990, alors qu'elle travaillait sur son livre, Mme Rey avait été autorisée par le tribunal de Bonneville à consulter le dossier d'instruction sur le crash de l'avion indien. C'est alors qu'elle est tombée sur ce document évoquant un colis d'émeraudes.
"Il s'agissait probablement de quelqu'un qui avait commandé les bijoux et les attendait à Londres", a estimé Mme Rey, qui a contacté la gendarmerie jeudi 26 septembre pour leur faire part de cette information.
Une découverte étonnante
Un jeune Savoyard a découvert cet été un trésor de pierres précieuses (émeraudes, saphirs et rubis) alors qu'il évoluait sur le glacier des Bossons, où s'est écrasé le Kangchenjunga, il y a un demi-siècle. Il a apporté son trésor, évalué entre 130.000 et 246.000 euros, à la gendarmerie afin qu'il soit remis à son propriétaire. Celui-ci n'a pas encore été identifié et une procédure administrative est en cours pour le retrouver.
Le Kangchenjunga
Le Kangchenjunga, qui effectuait la liaison Bombay-New York, s'était écrasé avec 117 passagers à bord à environ 4.750 mètres d'altitude. Aucun passager n'avait survécu à l'accident. Parmi ses passagers, figurait notamment le physicien Homi J. Bhabha, considéré comme le père du programme nucléaire indien.Quinze ans plus tôt, un autre avion d'Air India, le Malabar Princess, s'était écrasé le 3 novembre 1950 à 4.700 mètres d'altitude, faisant 48 morts. La rumeur avait alors couru qu'il contenait des lingots d'or, sans qu'on n'en retrouve la moindre trace.