Il avait 84 ans et il était toujours incarcéré à la centrale d'Ensisheim, en Alsace. Michel Sydor, qui avait enlevé, violé et tué la petite Jessica, en Haute-Savoie, est décédé le 1er novembre. "Il ne s'est pas suicidé", selon son avocat.
Michel Sydor avait été condamné en 1995 à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 30 ans, pour le meurtre de la petite Jessica. En juillet 1993, la fillette de 7 ans avait été victime du "Monstre". En 1963, l'homme avait déjà été condamné pour le meurtre de sa femme.
En 2012, le condamné avait tenté d'obtenir une remise en liberté, plaidant une maladie cardiaque. Mais, malgré ses 82 ans à l'époque, les experts avaient estimé qu'il demeurait dangereux et qu'il devait rester derrière les barreaux. On le surnommait "le légionnaire", alors même qu'il n'avait jamais servi au sein de la célèbre unité.
Lorsqu'il avait été arrêté pour le meurtre de Jessica, c'est une femme avocate qui avait d'abord été commise d'office. Refusant ses services, Michel Sydor avait réclamé ceux du tout jeune homme de robe Maître Rimondi qui l'avait déjà défendu sur un tout autre dossier. Contacté par téléphone, Maître Rimondi parle aujourd'hui d'un homme "d'une rudesse extrême", qui "n'arrivait pas à faire sa place dans la société". Ce défenseur, reconnu notamment lors de l'affaire Flactif et du drame d'Allinges, avoue que "ce dossier et cet homme l'ont marqué à vie". "J'ai défendu le pire des criminels pour le pire des crimes", avoue-t-il, "mais il fallait une décision de justice, un verdict pour que, justement, justice soit rendue pleinement."