Le tribunal d'application des peines de Colmar rejette la demande de Michel Sydor.
Affaire Jessica : suspension de peine ?
Vive émotion à Vacheresse en Haute-Savoie. Le meurtrier de la petite Jessica condamné à la perpétuité demande une suspension de peine pour raisons médicales. Mychel Sydor a violé et tué la fillette en 1993 , il a aujourd'hui 82 ans.
Michel Sydor, le meurtrier de la petite Jessica avait demandé, pour raison de santé, une suspension de peine. Le tribunal d'application des peines de Colmar vient de rejeter cette demande. Michel Sydor a dix jours pour faire appel.
L'affaire de la petite Jessica
Cette petite fille avait été violée et assassinée en 1995 à Vacheresse en Haute Savoie .
Michel Sydor, dit le "légionnaire " avait été condamné en juin 1995 à la perpétuité avec une peine de sureté de 30 ans par les assises de Haute Savoie. Il est aujourd'hui agé de 83 ans.
La demande de suspension de peine avait provoqué une vive émotion de la part de la famille de Jessica et d'habitants de Vacheresse.
Arianes Combes avait rencontré sa maman le mercredi 4 Juillet 2012 . A voir son reportage effectué en Haute-Savoie.
La décision du Juge
"La demande a été rejetée, le juge a suivi les conclusions des expertises médicales et psychologiques et a proposé un transfert vers un établissement carcéral adapté, ce que mon client a refusé", a expliqué Yüksel Demir, l'avocat de Michel Sydor.
M. Sydor purge une peine de réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 30 ans à la centrale d'Ensisheim (Haut-Rhin) et serait libérable en 2023. Il a déposé une demande de remise en liberté pour raisons médicales car il souffre notamment de problèmes cardiaques et d'incontinence urinaire.
Il avait été condamné en juin 1995 pour le viol et le meurtre de la petite Jessica Blanc, commis deux ans plus tôt. La fillette avait été enlevée lors d'une kermesse au village de Vacheresse, situé entre Evian et Morzine.
La réaction de son avocat
Selon Me Demir, le tribunal "est allé au delà des textes, en expliquant dans ses attendus que les habitants du village s'étaient mobilisés pour empêcher la remise en liberté de M. Sydor, alors que le maire de la commune a dit craindre un trouble à l'ordre public en cas de libération".
Quant au transfert vers une prison médicalisée, "c'est inacceptable pour mon client qui considère ce genre d'établissement comme un mouroir", a ajouté Me Demir.
L'avocat de la famille de la victime, Me Frédéric Noetinger-Berlioz, s'est au contraire félicité de la décision du tribunal.
"Le Code de procédure pénale est clair: pour qu'une telle demande ait une chance d'aboutir, il faut qu'il n'y ait aucune risque de récidive, et que l'état du condamné soit incompatible avec la détention. Or, ici, aucune des deux conditions n'était remplie", a expliqué à l'AFP l'avocat.
Un récidiviste
Le meurtrier, un ancien légionnaire présenté comme un marginal, avait déjà été condamné en 1964 à la perpétuité, pour le meurtre de sa femme en 1961 près de Lens (Pas-de-Calais). La peine avait été commuée en vingt ans de réclusion et Michel Sydor était sorti au bout de 15 ans par le jeu des remises de peine.