Depuis 1989, il veut conquérir la mairie. Cette année, Dominique Martin, le leader du FN à Cluses, pourrait bien arriver à ses fins. Bien aidé par un contexte national favorable au Front, il peut aussi compter sur les divisions de la droite locale pour virer en tête au premier tour des municipales.
Son message est clair. Presque guerrier. Mais il sonne aussi comme un avertissement : "tenez bon, j'arrive !". Après 25 ans de vie politique, Dominique Martin sait que l'année 2014 pourrait être la sienne. Le leader du FN à Cluses est une nouvelle fois candidat aux municipales. Sauf que cette fois, le contexte national n'a jamais été aussi favorable au Front. Tout comme le contexte local...
Car dans ce fief de droite, l'UMP est divisée. La majorité sortante se déchire et présentera au final deux listes distinctes auxquelles s'ajoute une autre liste "sans étiquette" mais de sensibilité divers droite. Cela fait du monde! Et cela pourrait bien faire le jeu du Front National.
Mivel, le dauphin contesté
Jean-Louis Mivel, à Cluses, fait figure de dauphin officiel de Jean-Claude Léger, le maire sortant. Déjà conseiller général, l'homme est implanté. Mais contesté. Face à lui, il retrouvera notamment Claude Hugard, lui aussi issu de la majorité municipale mais désormais candidat dissident.Les deux hommes, aux programmes sensiblement équivalents, ne s'apprécient pas. Et n'aiment pas travailler ensemble. Ils utiliseront dès lors le premier tour des municipales comme une primaire faute d'avoir pu se départager (ou s'unir) avant.
Il en résulte donc une guerre de personne et de longs discours tout en langue de bois. Au risque de dérouter voire de décevoir une partie de l'électorat. Une stratégie en tout cas particulièrement risquée et qui pourrait éclipser les vrais dossiers qui préoccupent les Clusiens : chômage (2000 personnes sans emploi dans cette ville de 18 000 habitants), insécurité et menaces de fermeture de la clinique.
Gallay, l'entrepreneur qui veut rassembler
Sur la ligne de départ, les frères ennemis de l'UMP retrouveront également une vieille connaissance en la personne de Pierre Gallay. L'entrepreneur, ancien adjoint au maire entre 2001 et 2008, avait été battu sur le fil par Jean-Claude Léger lors des municipales de 2008.Le revoilà donc. Prêt à partir à la conquête de la mairie. Pour l'occasion, le candidat a délaisser son blason "divers droite" et s'affiche en candidat "sans étiquette". Une façon pour lui de se poser en rassembleur. En pacificateur d'une droite déchirée. Et sans doute aussi en rempart face au Front National de Dominique Martin.
Fongeallaz, candidat d'une gauche peu présente
Autre candidature : celle de Gilles Fongeallaz. L'ancien syndicaliste, figure emblématique de la CFDT en Haute-Savoie, porte et représente une liste de gauche assez unie. Mais dans la capitale du décolletage, ses espoirs sont minces.A Cluses, la gauche n'a en effet jamais percé. En 2008, son candidat, pourtant fort de 25% au premier tour des élections municipales, avait renoncé à participer au second par crainte que la dispersion de voix ne profite déjà... au FN de Dominique Martin.
Martin veut virer en tête au premier tour
Dans ces conditions, c'est un boulevard qui pourrait donc s'ouvrir devant le candidat du FN. D'ores et déjà, Dominique Martin affirme sa volonté d'arriver en tête au soir du 23 mars avec "35% des voix au minimum".Un objectif réalisable qui pourrait ensuite lui permettre de créer une dynamique et de "l'emporter au second tour". Plus que jamais, la ville de Cluses sera donc très observée. Voire même scrutée. Et ce, dans toute la région.