Trois amis, originaires de Suisse, ont fait partie des porteurs de la flamme olympique lors de la cérémonie d'ouverture des JO de Paris 2024. Tous étaient cachés derrière le masque du mystérieux acrobate qui allait de toits en toits. Ils racontent leur expérience et leur discipline : le parkour.
Ils ont été vus par près de 24 millions de téléspectateurs en France, et des centaines d'autres millions dans le monde. Leur performance a captivé le public lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, en juillet dernier. Caryl Cordt-Moller, Guillaume Larrazabal et Maxime Renaud ont fait partie des neuf porteurs de la flamme, qui se cachaient derrière le masque du mystérieux acrobate.
Les trois jeunes hommes sont originaires de Genève, en Suisse, et ont été sélectionnés dans le plus grand secret, sous clause de confidentialité. "C'est un moment unique, où tu vis le moment présent. Tu oublies qu'il y a un milliard de personnes qui te regardent. C'était donc un moment spécial, mais très appréciable", explique Maxime Renaud.
"C'est après-coup que l'on s'est rendu compte de la chose. Lorsque l'on a vu tout l'emballement médiatique qu'il y a eu autour de cette cérémonie et de ce personnage en particulier, on s'est dit que l'on avait fait quelque chose de malade", ajoute son ami, Caryl Cordt-Moller.
La précision suisse
Les cascadeurs ont ainsi eu différents passages. Les trois protagonistes genevois de la cérémonie d'ouverture ont réalisé des acrobaties sur les toits de Paris, du musée d'Orsay ou encore devant le groupe Gojira à la Conciergerie.
Alors, comment ces trois Suisses se sont-ils retrouvés au cœur d'une cérémonie des plus françaises ? Tout d'abord parce qu'ils font tous partie du gratin du "parkour", cette discipline née en banlieue parisienne à la fin des années 1980 et qui consiste à franchir des obstacles dans des milieux urbains.
Mais Caryl Cordt-Moller a aussi son idée : "Les gens ont plus tendance, aujourd'hui, à se diriger vers le côté très acrobatique et moins vers la précision, la performance en termes de longueur, de hauteur, etc. Nous, c'est dans cela que l'on est spécialisé. J'imagine que c'est à l'image de la Suisse : la précision", sourit celui qui a été sacré champion du monde de parkour en 2024, quelques semaines après les JO.
Un travail physique et mental
Tous affirment que la pratique du parkour leur a demandé un important investissement. Ils s'entraînent notamment dans une salle dédiée à la discipline située à Morges, près de Lausanne. "C'est plus de la moitié de ma vie que j'ai mis là-dedans. C'est beaucoup de travail, d'entraînement, de renforcement. On se sent libre, unique, un peu original", confie Guillaume Larrazabal.
Au-delà de la pratique sportive, le parkour demande aussi un travail mental : "La peur, on l'a. On travaille avec. C'est ce qui nous permet de ne pas faire de faute. On est vraiment à l'affût de tout ce qu'il se passe. On travaille aussi notre confiance en soi pour connaître notre corps. À partir de là, ça nous permet d'avancer dans le parkour", raconte Maxime Renaud.
"Il y a beaucoup de visualisation aussi. On se répète le récit dans notre tête, on se voit le faire, on s'imagine en l'air. C'est pour être sûr qu'au moment propice, tout se passe bien. Il y a énormément de répétitions, de pratique. Le but, c'est d'affiner la technique, d'être de plus en plus précis pour avoir confiance en son corps", ajoute Caryl Cordt-Moller.
Après l'incroyable vitrine offerte par Paris 2024, le parkour pourrait faire son entrée aux Jeux olympiques à Brisbane en 2032. Pour le plus grand bonheur des trois amis genevois.