Après l'épisode de pollution du mois de décembre, des médecins de Haute-Savoie avaient interpellé François Hollande sur la qualité de l'air. A l'heure d'une nouvelle alerte, ils s'étonnent encore que rien ne bouge. Des associations de protection de l'environnement les rejoignent.
Ce lundi 17 mars, à Paris, des mesures d'urgence sont mises en place pour éviter une remontée du pic de pollution de l'air avec la fameuse règle des plaques d'immatriculation paire ou impaire. Ces mesures cherchent à pousser les Parisiens dans les transports en commun et à favoriser le covoiturage. Le seuil d'alerte étant aussi dépassé depuis plusieurs jours dans l'ensemble de la région Rhône-Alpes, des médecins de Haute-Savoie, des représentants de la FRAPNA et d'Environn'MontBlanc se demandent pourquoi "aucune mesure d'urgence n'a été mise en application afin de réduire rapidement et de façon significative les émissions polluantes en Haute-Savoie."
Dans un communiqué, ces intervenants notent que "la circulation alternée est, bien entendu, envisageable uniquement dans les zones où les transports en commun existent et sont efficaces pour desservir un territoire et ceci n'est malheureusement pas le cas en Haute-Savoie, département très routier. Toutefois, une adaptation des mesures parisiennes peut être concevable."
L'interdiction temporaire de circulation des poids lourds?
"Il serait possible par exemple, en centre-ville, d'interdire la circulation des véhicules diesel, très émetteurs de particules et de dioxyde d'azote, deux polluants dont les normes sont dépassées en Haute-Savoie, sauf si ces véhicules comportent au moins trois personnes à bord. L'interdiction temporaire de circulation des poids lourds les plus polluants serait tout à fait envisageable et est d'ailleurs inscrite dans le Plan de Protection de la vallée de l'Arve."
"Pourquoi de telles mesures ne sont pas appliquées sur notre territoire, alors que la situation est très préoccupante et que la santé publique doit être protégée en Haute-Savoie tout autant qu’à Paris?", s'interroge Fabien Perriollat, Président de la FRAPNA Haute-Savoie.
Agir aussi sur la pollution chronique
"Des mesures doivent aussi être mises en place pour réduire toute l'année toutes les sources de pollution de façon pérenne et rapide car l'exposition chronique à la pollution atmosphérique est aussi dangereuse pour la santé que les pics de pollution, visibles et médiatisés", explique le Dr Venjean, médecin allergologue.