Ce vendredi 12 avril, la dernière journée d'audience du procès du drame d'Allinges aura été marquée par les mots du chauffeur de car. L'affaire a été mise en délibéré au 26 juin 13h30.
Son avocat venait à peine de terminer sa plaidoirie quand Jean-Jacques Prost a pris la parole, invité par le président du tribunal correctionnel de Thonon.
Le chauffeur du car, qui s'est retrouvé bloqué sur la voie ferrée, s'est d'abord excusé auprès des familles. "Je suis un homme simple (...) j'ai parfois du mal à m'exprimer et à me faire comprendre". Quelques mots en réponse à des avocats qui, pendant leur plaidoiries, ont reproché au chauffeur de n'avoir jamais prononcé les mots "faute" ou "erreur".
Jean-Jacques Prost a dit ces mots: "Je reconnais la faute d'arrêt à ces barrières, une faute involontaire (...) une fois passé les barrières, je me suis dit c'est une anomalie".
S'adressant à ses proches: "J'ai envie de dire merci à ceux qui m'ont cru et m'ont donné la force d'être là aujourd'hui".
Aux familles des sept victimes, le chauffeur expliquait: "J'allume souvent une bougie pour penser à eux". Il remerciait la salle de l'avoir écouté. "Ce que j'ai vécu ici, c'est humain (...) ça nous a permis de mieux comprendre les faits. Merci aux familles et à tout le tribunal".
Un peu plus tôt, l'avocat de M. Prost avait mené sa défense estimant son client "pas pénalement exclusivement responsable", pointant RFF et la SNCF, "un couple hybride". "Qu'est-ce qu'on a fait pour la sécurité (du passage à niveau)? Pas grand chose. Je peux même dire qu'on s'en est jamais préoccupé.