Le procès de Mourad Farès, ex-figure du recrutement de jihadistes en Syrie originaire de Haute-Savoie, s’ouvre à Paris

La cour d'assises spéciale de Paris ouvre ce lundi 20 janvier le procès de Mourad Farès, originaire de Thonon-les-bains, en Haute-Savoie, accusé d'avoir organisé le recrutement pour le jihad en Syrie et d'y avoir dirigé un groupe de jeunes combattants francophones. 

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Le procès de Mourad Farès, ancienne figure du recrutement pour le jihad en Syrie et également accusé d'y avoir dirigé un groupe de jeunes combattants francophones, s'est ouvert lundi 20 janvier devant la cour d'assises spéciale de Paris.

Cheveux bruns coupés courts et fine barbe, lunettes, cet homme de 35 ans comparaît seul dans le box, notamment pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, financement du terrorisme et direction d'un groupe terroriste.


Un ancien élève du lycée de la Versoie, à Thonon-les-Bains

Ces dernières années, le nom de ce transfuge de l'Etat islamique est apparu dans plusieurs dossiers de filières d'acheminement vers la Syrie jugés en correctionnelle à Paris, dont celui du départ de dix jeunes Strasbourgeois en décembre 2013.

Originaire de Thonon-les-Bains (Haute-Savoie), où il a notamment décroché un bac S avec mention au lycée de la Versoie, Mourad Farès était très actif sur les réseaux sociaux où il faisait la propagande du jihad. Les juges lui imputent l'organisation jusqu'à la mi-2013 de plusieurs réunions évoquant des départs en Syrie, à Paris, Strasbourg ou Lyon.
 
Il était lui-même parti en juillet 2013, après un bref passage chez ses parents à Thonon-les-Bains, traversant l'Europe en voiture avec trois comparses, après avoir reçu plusieurs virements bancaires.


Il nie avoir combattu

A son arrivée en Syrie, il avait rejoint les rangs de l'organisation terroriste Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL, devenue Etat islamique en 2014), et suivi une formation sur le maniement des armes. Il nie avoir combattu, limitant son rôle à quelques surveillances.

Fin 2013, après s'être désolidarisé de l'EIIL, il avait intégré le groupe du Franco-Sénégalais Oumar Diaby, autre important recruteur de jihadistes toujours visé par un mandat d'arrêt international.
 
Mourad Farès est soupçonné d'avoir dirigé cette brigade de combattants francophones en l'absence d'Oumar Diaby jusqu'en mars 2014, mais il conteste avoir eu un rôle d'"émir". Il affirme avoir quitté le groupe pour cause de désaccord sur son affiliation au Front al-Nosra, l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda.


Repenti ?

Parti volontairement de Syrie, Mourad Farès avait été arrêté en août 2014 en Turquie et remis à la France en septembre. Incarcéré depuis, il aurait adopté une "posture de repenti" et montré des signes de "désengagement" selon les rapports de l'administration pénitentiaire.
 
L'un de ses ex-compagnons de voyage, Ala Eddine Benali, 25 ans, comparaît libre sous contrôle judiciaire devant les assises spéciales pour avoir tenté de rejoindre la Syrie. Il n'avait pu entrer en Turquie pour un problème de passeport.

Deux autres hommes, Hachmi Hattabi et Bilel Ben Mimoun, arrivés avec Mourad Farès en Syrie et présumés morts, bien que toujours recherchés, sont jugés par défaut.

Verdict attendu vendredi 24 janvier.
 
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