Jusqu'à la fin du mois de mars, une équipe d'archéologues de l'Inrap recueille les fragments d'os découverts presque par hasard, lors d'un chantier de voirie à Publier, l'an dernier, aux abords du Léman. Plusieurs squelettes sont en train d’être mis au jour, mais leur datation exacte est difficile à déterminer.
Des os, du bois en décomposition, et rien d’autre… Ni bijoux, ni céramiques. Sur les bords du Léman, à Publier (Haute-Savoie), les ouvriers d'un chantier de voirie ont fait une drôle de découverte. Quatorze squelettes, recroquevillés dans des fosses de même taille, des adultes et des enfants, tous orientés dans la même direction est-ouest, ont été mis au jour.
Depuis le mois de janvier 2024, une équipe d'archéologues de l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) recueille les fragments d’os découverts."On a du mal à dater pour l’instant ces structures-là puisqu’on a aucun élément de mobilier à l’intérieur des sépultures pour nous guider, explique Lisa Donati, archéo-anthropologue à l'Inrap. On n'a vraiment que les ossements… Et les ossements ne parlent pas."
De premières fouilles dans les années 1970
Pour la datation, les spécialistes de l'Inrap vont devoir réaliser des analyses "plus poussées", en laboratoire. À ce stade, ils envisagent l'hypothèse d'un ancien cimetière médiéval. Mais seul le carbone 14 permettra d'établir une datation précise. Cette méthode de datation radiométrique permet d'estimer l'âge de vestiges archéologiques.
Cinq premiers squelettes avaient été découverts près du Léman, l'an dernier, à l'occasion de travaux sur la route départementale. Le secteur avait attiré l'attention des archéologues dans les années 1970, qui y avaient déjà organisé des fouilles.
"Ce que l'on sait, c’est que l'on a une fouille de sauvetage [autour des cinq premiers squelettes, NDLR], qui est peu à peu près 50 mètres en amont du site, et qui nous permet d’accrocher une chronologie autour des VIe-VIIe siècles, avance Alexia Lattard, archéo-anthropologue à l'Inrap. La question que l'on se pose, c'est : est-on dans la continuité de cette occupation, ou est-on dans une autre occupation qui prend la suite de celle-ci ? On ne le sait pas non plus."
Les fouilles vont se poursuivre jusqu'à la fin du mois de mars. D’autres sépultures devraient être révélées dans les prochains jours avec, les archéologues l’espèrent, davantage d’indices pour mieux comprendre les rites funéraires de nos ancêtres.