Le 17 septembre, le Sénat a interdit les concours de beauté pour les enfants de moins de 16 ans, à l'occasion de la fin de l'étude du projet de loi sur l'égalité des femmes et des hommes. Depuis, des parents protestent comparant les Sénateurs à "des briseurs de rêves."
Mardi dernier, les sénateurs ont validé par 196 voix "pour" et 146 "contre" un amendement de la centriste Chantal Jouanno qui prévoit une sanction de deux ans d'emprisonnement et 30.000 d'amendes pour les personnes qui organisent des concours de mini-miss. "Ne laissons pas nos filles croire dès le plus jeune âge qu'elles ne valent que par leur apparence. Ne laissons pas l'intérêt commercial l'emporter sur l'intérêt social", souligne l'ancienne ministre. En revanche, un autre amendement de Mme Jouanno, encadrant l'activité des mannequins enfants, a été rejeté.
Depuis, la nouvelle agite les parents qui avaient l'habitude de présenter leurs enfants à ce type de concours. Pour Anabelle Bétemps, par exemple, "participer aux mini-miss c'est un rêve de gamine, elles ont des robes de princesses, elles sont sur un nuage (...) il faut peut-être mieux encadrer ces concours mais pas les supprimer".
Sa fille, Barbara, 12 ans, regarde photos et vidéos des concours passés avec fierté. Dans la maison de La Clusaz, diadèmes et écharpes témoignent de ses succès.
Les concours de mini-miss sont nés aux USA au début des années 1960.
Pour Michel Dorais, sociologue de la sexualité, "les meilleures intentions des parents n'empêchent pas des dommages collatéraux. Dans ces concours, l'enfant apprend à paraître avant même d'apprendre à être lui-même. 'Sois belle et tais-toi': la séduction physique dirigée vers des adultes (le public et les juges dans ces concours) serait toujours gagnante, lui suggère-t-on."