De l'Isère à la Haute-Savoie en passant par la Savoie, nos trois départements alpins souffrent de la sécheresse. Un manque d'eau de plus en plus difficile à vivre pour les troupeaux en alpage.
De la plaine à la montagne, c'est un début d'été décidément très compliqué pour les agriculteurs et éleveurs en raison du manque de précipitations. L'alpage, traditionnellement propice à l'herbe verte, est aujourd'hui en grande difficulté sur nos trois départements alpins.
Pour le moment, sur les deux Savoie, les troupeaux et bergers tiennent encore, mais les sources se sont taries. Comme il fait chaud, les bêtes ont encore plus soif et certains bergers doivent faire des kilomètres pour trouver de l'eau. Si la situation reste la même encore quelques semaines, ils ne tiendront pas.
Cédric Laboret, président de la chambre d'agriculture Savoie Mont-Blanc
Alors un peu partout dans les Alpes, les bergers scrutent le ciel et font avec ce qu'ils ont, à savoir plus grand-chose. Mais pas de plan B pour autant : "Faire descendre les alpages en plaine ne serait pas une solution. L'eau manque aussi en bas, et nous n'aurons pas assez de fourrage pour nourrir les bêtes si nous commençons à prendre sur les stocks d'hiver. Nous allons à la catastrophe", nous explique Cédric Laboret.
En Savoie et Haute-Savoie, plus de mille troupeaux en alpage sont confrontés à ce problème. C'est très tendu, notamment dans les Bauges, mais aussi dans le Trièves, la Matheysine et les contreforts du Vercors.
"Nous avons eu cinq appels depuis le début de semaine, mais je pense que beaucoup ne nous appellent pas et c'est assez catastrophique partout", explique Chloé Baranowski, technicienne à la Fédération des alpages de l'Isère. Autant d'appels au secours de bergers et d'agriculteurs démunis.
Les vaches laitières produisent moins de lait que d'habitude. Il y a aussi une menace sur la production de viande.
Chloé Baranowski, technicienne à la Fédération des alpages de l'Isère
Alors, quelles solutions ? Pour Jérôme Crozat, président de la Chambre d'agriculture de l'Isère, la solution passe par le captage de l'eau de pluie mais aussi un vrai travail de réflexion et de préparation en amont.
Mais à court terme, la menace pèse sur les alpages. Si aucune précipitation ne tombe d'ici 10 à 15 jours, les troupeaux seront contraints de redescendre en plaine. Une situation qui serait alors semblable à celle de 2003.