La caravane du Tour de France s'est arrêtée, ce lundi 11 juillet, dans la station de Morzine, en Haute-Savoie. L'occasion de se reposer pour les coureurs, mais aussi pour les nombreux bénévoles, après dix jours de frénésie sur la Grande Boucle.
"Je n'aime pas vraiment être dérangé pendant que je mange, j'imagine que c'est pareil pour vous. Je voulais juste vous souhaiter un bon appétit", déclare Christian Prudhomme, le directeur du Tour de France, entre deux discours de membres de la confrérie du fromage d'Abondance. Ce lundi 11 juillet, la caravane fait une halte à Morzine, en Haute-Savoie. Pas de course aujourd'hui : c'est une journée de repos. Une accalmie dans la frénésie de la Grande Boucle. Celle-ci profite également aux jeunes bénévoles de la caravane publicitaire.
Assise au milieu de la patinoire municipale, transformée le temps d'un déjeuner en une tartiflette géante, Léa regarde passer les pontes de la course : Christian Prudhomme mais aussi les anciens maillots jaunes Bernard Hinault et Bernard Thévenet. Parmi cette foule de personnalités, même l'imitateur Laurent Gerra s'est invité au banquet pour un petit verre de vin blanc.
Quelques heures de sommeil et des patates chaudes
Malgré quelques cernes dus à la fatigue, Léa garde un large sourire. Entourée des autres membres de sa caravane, celle du département de la Saône-et-Loire, elle explique d'une voix enrouée : "On n'a fait que deux jours, mais c'est déjà intense. On est un peu fatigués, mais c'est une expérience incroyable et une ambiance folle donc on est trop contents d'être là."
Je ne sais pas si on va remettre ça ce soir par contre.
Léa, bénévole de la caravane publicitaire
Une fanfare avec plusieurs instruments à cuivre, une batterie et des guitares se lance dans une réinterprétation de "La Colegiala". Léa lâche ses dernières cordes vocales dans la bataille : "Hier soir, c'était terrible. Nous sommes sortis dans une guinguette avec des membres d'autres caravanes. Il y avait une ambiance de fou. On a tous mangé au même endroit puis on a dansé toute la soirée. Je me suis couchée parmi les derniers, il devait être 7 heures du matin."
Près de cinq heures plus tard, elle passe une partie de son réveil devant des patates chaudes et de la charcuterie : "Le buffet est incroyable, ça fait trop plaisir un accueil comme ça, surtout en lendemain de soirée", raconte la jeune fille, un brin d'émotion dans sa voix. "Je ne sais pas si on va remettre ça ce soir par contre", avoue-t-elle.
Quelques tablées plus loin, parmi un autre groupe, Maxime peine à finir son plateau : "Je vais essayer de me trouver un petit coin d'ombre pour faire une sieste cet après-midi", lâche-t-il d'un ton las.
Le centre-ville aux couleurs du Tour
Ils sont plusieurs centaines à être venus ce midi pour profiter du banquet : comme sur le Tour, l'ambiance reste bon enfant. La musique galvanise les plus éveillés, et extirpe du sommeil les plus fatigués.
Un peu plus haut, le centre-ville de Morzine vit au rythme de la Grande Boucle. Même en cette journée de repos. Les rues sont habillées de banderoles aux couleurs des maillots distinctifs. Des vélos ornent les vitrines des commerces. Une chocolaterie présente même des modèles de la petite reine en chocolat : "On en déjà vendu deux ou trois aujourd'hui", raconte la commerçante.
Depuis son bureau situé dans une des rues principales de la ville, Sara Burdon voit toute cette foule se masser : "C'est le plus gros événement de l'année", constate la chargée de communication de l'Office de tourisme. "Rien que les caravaniers, cela représente entre 1 000 et 1 500 personnes. Avec le public et les touristes, cela fait plusieurs milliers de personnes."
Les équipes au repos
A Morzine, près de 26 000 lits touristiques sont disponibles habituellement. "Sur ces deux jours de Tour de France, on affiche un taux de réservation proche de 100 %. D'habitude, sans événement majeur, nous sommes en moyenne autour de 57 %. Là, tous les caravaniers n'ont pas pu trouver de la place à Morzine. Ils ont dû trouver des logements dans les communes voisines, aux Gets, à Châtel, à Avoriaz…"
Il faut quitter la masse du centre-ville pour trouver les équipes professionnelles. Certaines sont logées dans de discrets hôtels de luxe. La communication est verrouillée. Quelques conférences de presse sont organisées. Mais aucune sortie publique n'est autorisée. Covid-19 et les dernières contaminations obligent.
Les staffs des équipes travaillent, au rythme apaisé de cette journée de repos, à donner un léger coup de propre au matériel. Les vélos sont vérifiés, lavés. Ils seront prêts à repartir demain, mardi 12 juillet, pour une nouvelle étape dans les Alpes.