C'est au Perroix, à Talloires, que le GIGN a arrêté un suspect dans l'affaire de Chevaline, ce mardi 18 février. L'homme, âgé de 48 ans et père de trois enfants, était policier municipal avant d'être révoqué. Depuis, il travaille en Suisse, mais continue à vivre en Haute-Savoie.
Un an et demi après le quadruple meurtre de Chevaline, un suspect est donc en garde à vue dans une gendarmerie de Haute-Savoie. Il a été arrêté à 10 heures à son domicile, dans un lotissement du Perroix, sur la commune de Talloires. Les militaires ont ensuite utilisé des détecteurs de métaux pour passer le jardin au peigne fin, visiblement à la recherche d'armes. D'autres maisons auraient été perquisitionnées dans le secteur, notamment à Doussard.
Pour l'heure, le procureur affirme que l'homme n'avait pas de liens avec les protagonistes et qu'il convient de préserver la présomption d'innocence.
On sait que ce suspect est un ancien policier municipal de la commune de Menthon-Saint-Bernard. Il avait été licencié pour faute, en octobre dernier. Obligé de quitter le logement qui lui était prêté par la mairie, au dessus de l'école, il s'est alors installé à Talloires. Côté professionnel, l'homme aurait retrouvé une activité d'agent de sécurité à Genève.
Un homme qui est chasseur et qui, pour assouvir sa passion, aurait un très grand nombre d'armes. Selon une de nos sources, il possèderait un Luger P06-765. C'est une arme de ce type qui a servi au quadruple meurtre. Un pistolet automatique utilisé autrefois en Suisse voisine.
Le portrait-robot a porté ses fruits
"Cette interpellation, qui ne restera peut-être pas unique, est le fruit des témoignages recueillis notamment après la diffusion du portrait robot d'un motard vu à proximité de la scène de crime et recherché activement par les enquêteurs", a expliqué le procureur de la République, Eric Maillaud, juste après l'interpellation.
Le suspect présenterait en effet "une forte ressemblance" avec le portrait-robot où l'on voyait un homme portant un casque de moto à ouverture latérale et un bouc (un casque particulier car relativement rare). D'ailleurs, dans un café de Menthon-Saint-Bernard, où l'homme avait ses habitudes, on se souvient de la publication de ce portrait à la une du Dauphiné Libéré. Le gérant avoue: "en rigolant, on lui a fait la remarque: c'est toi!"
Reportage Joëlle Ceroni et Serge Worreth