Il y a quelques jours, Zaïd al-Hilli avait d'abord clamé son innocence, puis s'en était pris à la police française. Le procureur d'Annecy Eric Maillaud avait alors déploré son manque de collaboration. Le frère de Saad al-Hilli doit être à nouveau entendu par la police de Surrey, le 15 janvier.
Le frère de Saad al-Hili avait été entendu une première fois le 24 juin dernier. D'après une information provenant de la police de Surrey, une nouvelle audition a été programmée pour le 15 janvier en Grande-Bretagne.
Le contrôle judiciaire a été prorogé jusqu'à cette date. Dans le système judiciaire britannique, il s'agit plutôt d'une audition dans le cadre d'un témoignage que d'une garde à vue comme on l'entend en France.
Il y a trois jours, Eric Maillaud avait déploré un manque de collaboration
"Si Zaïd al-Hilli avait mieux collaboré avec les enquêteurs, on n'en serait pas là. Je remarque qu'il reconnaît aujourd'hui dans la presse qu'il était en conflit assez violent avec son frère, or dans ses premières déclarations il disait que c'était l'entente parfaite", a réagi le procureur de la République d'Annecy, Eric Maillaud.
Devant les caméras de la BBC et dans les colonnes du Sunday Times, Zaïd al-Hilli, dont le frère a été assassiné avec sa femme et sa belle-mère, a admis qu'il était en conflit avec son cadet au sujet de l'héritage de leur père, mais a nié avoir orchestré la tuerie.
Zaïd al-Hilli accuse la police française
Cet homme de 54 ans, qui avait été placé en garde à vue puis relâché faute de charges suffisantes, a également accusé la police française de ne pas avoir correctement enquêté sur l'hypothèse selon laquelle la véritable cible des tueurs était Sylvain Mollier, un cycliste français retrouvé mort à proximité des autres corps.
"S'il s'était constitué partie civile, il aurait pu connaître le dossier et se rendre compte que les enquêteurs avaient fait le maximum pour explorer la piste Sylvain Mollier, mais qu'elle ne donne rien", a fait remarquer Eric Maillaud.
"Ses accusations ne tiennent pas la route", a -t-il ajouté. Zaïd al-Hilli a affirmé à la BBC que les enquêteurs "couvraient quelqu'un en France, dans cette région".
Il refuse de se rendre en France
"Zaid al-Hilli a le droit de dire ce qu'il veut, j'ai toujours dit que s'il devait être poursuivi il serait relaxé faute de charge", a rappelé le magistrat. M. al-Hilli a déjà été questionné pendant 25 heures par la police britannique, mais refuse de se rendre en France pour de nouveaux interrogatoires. Il a indiqué dimanche au Sunday Times "qu'il ne faisait pas du tout confiance aux Français".
Le 5 septembre dernier, Saad al-Hilli, Britannique d'origine irakienne de 50 ans, sa femme Iqbal, 47 ans, et sa belle-mère Suhaila al-Allaf, 74 ans, de nationalité suédoise, ont été tués par balles à Chevaline, près d'Annecy, où ils passaient des vacances.
Le cycliste Sylvain Mollier gisait mort sur le sol, à proximité de la voiture de la famille. Les deux fillettes du couple avaient survécu à la fusillade, mais l'aînée, Zainab, avait été grièvement blessée.
Plus d'un an après le mystère demeure. Des appels à témoins ont été lancés par les enquêteurs qui sont toujours à la recherche d'un 4X4 gris, un BMW X5 avec conduite à droite, et d'une moto aperçus à proximité du lieu du crime. Avant-hier, une nouvelle information a filtré après la diffusion de l'enquête de la BBC : la présence d'un complice dans le 4X4 avec un début de signalement, jamais évoquée jusqu'alors.
Par ailleurs, la police française va diffuser, dans les prochains jours, le portrait-robot du motard...