Un adolescent prend la défense du chauffeur de car impliqué dans l'accident d'Allinges

Ce mardi 9 avril, au tribunal correctionel de Thonon, les parents des enfants décédés dans le drame d'Allinges et les rescapés ont une nouvelle fois témoigné pour une journée encore "très lourde d'émotion". Un des élèves a pris la défense du chauffeur.

"Il faut le juger relativement bas. J'ai peur qu'après ce procès il y ait une neuvième victime", a dit Guillaume Chaput en pleurs à la barre, évoquant au passage le suicide d'Eric Jandin, le professeur qui avait organisé la sortie.

Le chauffeur du car, Jean-Jacques Prost, est poursuivi pour homicide involontaire, de même que la SNCF et Réseau ferré de France (RFF). "M. Prost, bien sûr il est responsable. Mais il a aussi été victime. Il a eu le même traumatisme que nous", a affirmé Guillaume Chaput. "Il a eu le même traumatisme que nous. Et en plus il a la culpabilité", a-t-il ajouté, alors que M. Prost prenait sa tête entre ses mains.

Vendredi, Jean-Jacques Prost avait déclaré qu'il aurait préféré mourir dans l'accident. Il avait dit avoir tenu pendant cinq ans "pour que la vérité soit dite" et pour que les enfants puissent "reposer en paix".

Les parents ne se remettront jamais du drame
 

On tente souvent d'imaginer la douleur des parents qui perdent leurs enfants, parlant de la douleur ultime. Mais, à l'heure des témoignages des mères et des pères des sept victimes du drame d'Allinges, on devine que la vie s'arrête, qu'elle n'a plus de couleurs, de saveurs. On comprend pourquoi ce père ne dort plus, pourquoi cette mère a du mal à faire les courses au moment de la rentrée scolaire... Ces parents ont parlé lors de ce procès, un petit bien pour un énorme mal.


La veuve du professeur décédé témoigne


Le tribunal a aussi entendu la veuve d'Eric Jandin, le professeur d'histoire-géographie qui a mis fin à ses jours 45 jours après la sortie. "Il demandait tout le temps pardon. Il a dit: 'ils m'ont fait confiance je ne les ai pas tous ramenés'", a raconté Patricia Jandin, "à la fête des pères, il a dit (à sa fille): 'Je ne peux pas prendre ton cadeau', car les autres papas ne pouvaient plus le faire". "Ça m'a fait du bien d'entendre qu'il était considéré comme une victime, c'est exactement ce qu'il est", a poursuivi Mme Jandin.

La SNCF et RFF ont été vivement critiquées par les victimes et leurs familles tout au long de la journée. Le président du tribunal a dû demander aux personnes entendues de cesser de lancer des invectives aux deux représentantes des entreprises publiques.

Les deux sociétés sont notamment poursuivies pour avoir sous-estimé la dangerosité du passage à niveau d'Allinges.

Le procès doit se terminer le 12 avril.
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