Dans la vallée de L'Arve, les services de l'État sont particulièrement attentifs aux fraudes aux dispositifs anti-pollution. Mercredi 4 décembre, deux camions étaient suspectés d'avoir volontairement modifié leur dispositif AdBlue, censé réduire la quantité de rejets d'oxydes d'azote.
Depuis 2016, les fraudes aux dispositifs anti-pollution se développent au sein du transport de marchandises. Conséquence directe : une multiplication des contrôles par les services de l'État sur toute la France. Mercredi 3 décembre au matin, une opération avait lieu à la Vallée de l'Arve, à proximité d'une barrière de péage en direction de Chamonix. Comme à chaque fois, plusieurs fraudes ont été constatées.
#QualitéAir Bilan contrôles effectués ce matin par contrôleurs #DREAL #AuvergneRhoneAlpes & @Gendarmerie_074 : 18?contrôlés
— Préfet de la Haute-Savoie (@Prefet74) December 4, 2019
☑️ 2 ? suspectés de fraude aux dispositifs anti-pollution #AdBlue
☑️ 2 ? en fraude sur le chronotachygraphe
☑️ 1 ? en dépassement de temps de conduite pic.twitter.com/epFI93cNLw
Pour repérer les fraudeurs, les contrôleurs se branchent au système électronique du camion. En effet, certains transporteurs modifient volontairement le dispositif AdBlue, censé réduire la quantité de rejets d'oxydes d'azote par les poids lourds. "C'est une valise diagnostique qui va aller interroger tous les boîtiers électroniques du véhicule, pour nous faire ressortir les éventuelles erreurs qui ont été enregistrées", explique Didier Laurent, contrôleur des transports terrestres. Reste ensuite à interpréter les codes du boitier pour connaitre l'origine du problème.
Pour les transporteurs, c'est un moyen d'éviter un certain nombre de coûts. "La consommation du réactif AdBlue coûte environ 3000 euros par an", précise Laurent Albert, chef de Service délégué à la Règlementation et contrôle des transports et des véhicules.
12 % des camions polluent trop
Lors de chaque contrôle, ce type de fraude est monnaie courante. Sur près de 800 véhicules arrêtés en 2018, 12% rejetaient dans l'atmosphère, une quantité d'oxyde d'azote non acceptable. Un chiffre encore vérifié lors du contrôle de ce mercredi 3 décembre : sur 18 poids lourds, 2 sont suspectés de fraude.En plein cœur de la Vallée de l'Arve, ou ce type de pollution est très présent, les services de l'Etat sont particulièrement attentifs.
Pour chaque fraude suspectée, le véhicule est immobilisé jusqu'à sa remise en conformité par un concessionnaire de la marque. Si la fraude est avérée, le transporteur encoure une amende de 7500 euros.Aujourd'hui on est sous ce couvercle gris, bas, dans la vallée de l'Arve. Quels que soient les efforts qu'on puisse faire en terme de limitation de la pollution, au bout d'un moment sous ce couvercle les émanations de gaz ici et là finissent par se concentrer, donc l'hiver est une période particulièrement sensible, d'où l'opportunité de monter un tel contrôle au moment où on rentre dans l'hiver,
- Bruno Charlot, Sous-préfet de l'arrondissement de Bonneville