En ce début du mois de septembre, deux pygargues à queue blanche ont été relâchés dans le cadre d'un programme de réintroduction initié par le centre des Aigles du Léman, en Haute-Savoie. D'autres rapaces seront prochainement relâchés.
Deux jeunes pygargues à queue blanche ont été relâchés, ce lundi 2 septembre, dans le cadre d'un vaste programme de réintroduction de l'espèce, éradiquée il y a 130 ans des Alpes françaises. Perrignier et Parker, deux rapaces parmi les plus grands d'Europe, ont quitté leur enclos pour rejoindre le vaste monde.
"C'est la première année où j'ai l'impression d'en profiter. Je suis heureux de les voir partir", se réjouit Jacques-Olivier Travers, fondateur du centre Les Aigles du Léman, à Sciez-sur-Léman, en Haute-Savoie.
Ces réintroductions seront suivies par d'autres dans les prochaines semaines : "Cette année, nous avons décidé de laisser partir les mâles d'abord. On va les laisser tranquilles entre 15 jours et trois semaines pour leur permettre de revenir voir leurs parents. Puis, on va relâcher les femelles. Chez les pygargues, les femelles sont énormes par rapport aux mâles et on s'est aperçu, l'année dernière, que les femelles empêchaient un peu les mâles de revenir."
Pour les femelles, la réintroduction se passe en plusieurs temps. D'abord, une phase d'intimidation : "On rentre à beaucoup d'humains dans l'enclos, on court après, on ne fait pas semblant... Le but, c'est qu'elles soient complètement traumatisées et qu'à chaque fois qu'elles voient un humain, elles n'aient plus du tout envie de l'approcher", explique Jacques-Olivier Travers. Depuis trois ans, 21 pygargues ont été libérés.
Des balises pour les protéger
Les femelles, comme les mâles, seront observées de près : "Il faut vérifier les balises GPS. On les a installées à 60 jours. Aujourd'hui, l'oiseau a deux mois de plus. Il a grandi et a fini sa croissance. On veut être sûr que la balise est parfaite."
"Ces balises font avancer la connaissance scientifique. Mais on s'aperçoit aussi que c'est un formidable outil de protection des oiseaux. Quand on a un problème comme des empoisonnements ou des tirs, on peut retrouver les auteurs grâce aux données qu'elles transmettent", poursuit-il.
Début 2024, un pygargue à queue blanche avait été retrouvé mort après des tirs de braconnage. Les coupables avaient été retrouvés et jugés. L'auteur du tir avait été condamné à quatre mois de prison avec sursis et 61 301 euros de dommages et intérêts.