Ce lundi 20 janvier, alors que l'annonce de libération de Michaël Blanc tournait en boucle dans tous les médias, il est un homme, tout en retenue, qui ne laissait paraître qu'un sentiment: l'inquiétude. En Haute-Savoie, Jean-Claude Blanc a désormais peur pour l'avenir de son fils. Interview.
Lorsqu'une équipe de France 3 Alpes l'a rencontré à Bonneville, Jean-Claude Blanc avait d'abord un peu de mal à croire que son fils était libéré. Lui n'avait pas encore eu de message officiel. Jean-Claude Blanc lâchait à peine quelques sourires, mais ce menuisier de Faucigny, en Haute-Savoie, n'est pas du genre à faire étalage de ses sentiments. Lentement, il commençait à raconter l'histoire de Michaël pendant ces 14 dernières années. Ces quatre prisons successives, ces conditions inhumaines avec 10 personnes dans la même cellule. Cette tuberculose qui a rongé son fils et l'argent qu'il a fallu trouver pour lui permettre d'améliorer son quotidien dans les geôles indonésiennes.
Jean-Claude saluait aussi la mobilisation, notamment celle de Thierry Ardisson, qui aura permis à Hélène, son ex-femme, de rester à Jakarta non loin de Michaël. Mais aujourd'hui, Jean-Claude veut parler d'avenir. Il sait son fils en liberté conditionnelle, obligé de rester en Indonésie jusqu'en 2017. Il a peur pour lui: "après 14 ans en prison, il va falloir qu'il se réadapte à la vie (...) c'est difficile de sortir d'un enfermement, comme ça!". Jean-Claude Blanc espère que Michaël pourra au moins travailler. Puis le père se souvient d'une autre détenue qui s'est suicidée et l'on comprend mieux ses craintes. Finalement, pétri de peur, Jean-Claude ose le dire: "j'étais plus heureux le jour où j'ai appris que sa peine à perpétuité était commuée en 20 ans de prison". La seule solution pour apaiser Jean-Claude, un retour au pays. Mais il n'existe aucune convention de transfèrement entre la France et l'Indonésie.
Interview réalisée par Céline Aubert et Vincent Habran