VIDEO. Plonger sous la glace hivernale du lac de Montriond, une expérience sauvage au cœur de la Haute-Savoie

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Le lac de Montriond, en Haute-Savoie est l'un des quatre sites où pratiquer la plongée sous glace dans notre région
Le lac de Montriond, situé dans le Chablais, en Haute-Savoie offre le site le plus sauvage pour la pratique de la plongée sous glace dans les Alpes. ©France 3 Alpes / MC. Perrier - A. Kebabti - M. Quemener - JP.Ardito - L. Bouchaud

Le lac de Montriond est le troisième plus grand lac de Haute-Savoie. Avec Tignes, Val Cenis, et Val Thorens, c’est l’un des quatre sites de la région où l’on peut pratiquer la plongée sous glace. Et sans doute, l'un des plus sauvages.

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Tous les jours, le même rituel. De début décembre à fin mars, le silence bleuté du lac de Montriond est percé au petit matin à coups de tronçonneuse. Les entailles de la veille se sont refermées. La glace a repris ses droits et avalé les trous savamment découpés par les plongeurs.

Ici, à 1072 mètres d'altitude, au cœur du Chablais en Haute-Savoie, le soleil ne vient lécher la surface du lac que quelques heures par jour durant l'hiver. Le lac est entouré d'à-pics vertigineux depuis le XVème siècle. L’éboulement d’une partie de la montagne a formé un barrage naturel, emprisonnant l’eau d’un torrent. C'est ce qui fait de ce site naturel un lieu d'exception pour la plongée sous glace. 

"Cette nuit, il y a eu cinq centimètres de glace de plus, donc on doit être à 35 centimètres d'épaisseur. Plus la glace est épaisse, plus l'eau est claire. Donc on a une super visibilité", se réjouit Damien Sozet, moniteur de plongée. 

Admirer le plafond de verre

La nouvelle donne le sourire aux touristes venus passer leur baptême, mais ne les réchauffe pas pour autant. Il fait -10 degrés à l'extérieur. L'une d'entre eux, tremblante, a hâte que le briefing se termine. La combinaison en néoprène n'arrête pas les morsures du froid et ne fait pas rempart, pour l'instant, à son stress. "C'est impressionnant", confie-t-elle, frigorifiée.

Pour la rassurer, les moniteurs de plongée esquissent la beauté de ce qui l'attend.

"A la différence d'une plongée en mer où le décor est vers le bas, là le décor est au-dessus, la glace est au-dessus, donc il faut regarder ce qu'on a au-dessus de la tête. En-dessous, c'est tout noir et on ne voit rien du tout. Vous pouvez toucher la glace, par endroit elle est toute lisse, à d'autres il y a des trous, vous pouvez jouer avec les bulles", explique Christophe Martins.

Une ligne de vie est tirée entre les différents orifices pour assurer la sécurité des plongeurs amateurs qui ont déboursé une centaine d'euros pour vivre cette expérience unique en son genre.

Paradoxalement, la température est plus chaude sous la glace : un bain à 3 degrés les attend. Il faudra manœuvrer 30 kilos d'équipement sous l'eau. La pression monte mais le sourire revient vite.

"C'est magnifique, on ne peut pas s'en lasser"

L'heure est venue de passer dessous, glisser sous la surface, dompter sa claustrophobie pour admirer l'art naturel dessiné dans la nuit par la glace. La descente sous l'eau est lente, la progression s'opère au ralenti.

"Même avec la plaque de neige sur la glace, on voit la lumière et les bulles dues au détendeur. C'est joli, naturellement", raconte Gabriel qui vient d'émerger d'un trou à l'issue de son premier tronçon sous la glace. Son baptême va durer environ vingt minutes. 

Laurent, lui, n'en est pas à sa première plongée sous glace. Il apprécie "le reflet de la lumière sur la glace", ainsi que l'aspect apaisant et "relaxant" de cette plongée, au milieu de nulle part.

"C'est magnifique, on ne peut pas s'en lasser", continue Damien Sozet. "On a la sensation d'être libre et d'être déconnecté de tout, en pleine nature. Ici, il n'y a pas un bruit, pas de voitures", renchérit Christophe Martins. 

Un écrin de nature givré qui a tendance, comme partout, à se réchauffer. Cette année, la glace a fondu au mois de janvier. Certains, qui plongent ici depuis près de trente ans, n'avaient jamais vu cela.

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