Une vidéo postée sur Facebook, le 2 février, montre deux canidés rôdant aux abords des habitations de la station de ski de Megève (Haute-Savoie). Mais les marques blanches, situées sur leurs épaules et leurs cuisses, font planer le doute. Étaient-ce des loups ou une autre espèce de canidés ?
Alors, loup ou pas loup ? Une vidéo Facebook, postée début février et visionnée plus d'un million de fois, montre deux canidés courant dans les rues de Megève, aux abords des habitations, route de vers le Nant. "Une présence pas anodine, mais pas choquante non plus en cette saison", explique Fabienne Cordet, responsable de la communication de la mairie de Megève.
Sauf que, selon Daniel Thonon, référent loup à la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) et basé à Grenoble, "il n'y a pas d'ambiguïté possible : ce ne sont pas des loups, mais des chiens-loups tchèques". Une race élevée pour "obtenir des chiens qui ressemblent trait pour trait à des loups", reconnaissables à leurs taches blanches, "au niveau des épaules et des cuisses".
La vidéo postée sur Facebook a été largement visionnée et commentée depuis sa publication le 2 février, date à laquelle les images ont été tournées, d'après la page "La place du Village" à l'origine de la publication sur les réseaux sociaux. En quatre jours, elle a ainsi cumulé 1,1 million de vues et a été repartagée à plus de 2 400 reprises.
Selon la Fédération cynologique internationale, le chien-loup tchécoslovaque est issu d'un croisement entre un berger allemand et un loup des Carpates, dont le premier essai biologique a eu lieu en 1955 en Tchécoslovaquie.
190 meutes de loups en France
Le spécialiste précise cependant qu'il n'est pas rare de voir des loups en pleine journée, "en cette saison". "Dès que l'on se trouve à proximité de forêts conséquentes, on trouve des meutes." En France, on en compte environ 190, dont 170 dans le Sud-Est du territoire, selon l'expert. "Autour de Grenoble, il y en a 4 à 5", ajoute-t-il.
Plus ou moins farouche, la meute de loups cherche d'abord à rester en forêt pour s'alimenter. "Mais avec la multiplication des tirs pour réduire leur population, ces dernières années, le nombre d'individus par meute a diminué, explique Daniel Thonon. Ils cherchent alors une nourriture plus facile d'accès."
Les loups cherchent à se nourrir, mais ne vont pas directement dans nos poubelles, plutôt bien fermées.
Daniel Thonon, référent loup à la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO).
Dernier facteur pouvant expliquer la présence de loups près des habitations : la faible quantité de neige tombée jusqu'à présent. "Lorsque la forêt est blanche, cela donne un avantage aux loups sur leurs proies. Avec cette météo, ils doivent aller chercher leur nourriture ailleurs."
Pas d'inquiétude à avoir en cas de rencontre : "Les loups cherchent à se nourrir, mais ne vont pas directement dans nos poubelles, plutôt bien fermées. Il faut plutôt penser à bien rentrer ses animaux domestiques, chats et chiens compris."
Seul cas de figure nécessitant une intervention extérieure : "un loup devenu familier". "Lorsqu'un individu revient à plusieurs reprises au même endroit pour se nourrir, il faut le signaler à l'Office français de la biodiversité (OFB). Mais ce genre de scénario n'arrive qu'une fois par un an, pour 10 000 loups en Europe de l'Ouest."