Hockey sur glace. Louis Smaniotto "tient les rênes" des Ours de Villard

En attendant une assemblée générale début juillet et en l'absence d'un président, le trésorier du club de hockey sur glace de Villard-de-Lans, Louis Smaniotto, prépare l'avenir des Ours avec des mineurs en élite A et des seniors relégués en raison de l'évolution professionnelle de la Ligue Magnus. 

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A Villard-de-Lans, le hockey sur glace se reconstruit. Après le départ du principal actionnaire des Ours (le groupe Huillier), la démission du président et du vice-président, et le retrait de la Ligue Magnus (acté par la fédération le 21 juin), le comité directeur doit être renouvelé lors d'une assemblée générale qui se tiendra le 7 juillet, après quoi le nouveau bureau prendra ses fonctions.

En attendant, c'est l'ancien joueur et actuel trésorier Louis Smaniotto qui "tient les reines", au quotidien. "Avec Didier Beuque [vice-président démissionnaire], le passage des informations se passe très bien", assure le "directeur" officieux, qui compte aussi sur l'appui d'Anthony Carminati pour le hockey mineur, de Christophe Bonnard pour le marketing, ou encore de Luc Beau. "Il y a plein d'autres personnes autour de nous qui préparent ce qui arrivera après l'assemblée générale", explique Smaniotto.

Le club est déjà entré en phase de recrutement pour constituer une équipe senior qui pourrait jouer en D3 ou, plus vraisemblablement, en D2. Le hockey mineur quant à lui "reste une priorité", avec notamment l'équipe U18 qui évoluera cette saison en championnat de France Elite A.

"Les Ours ne sont pas morts !", commente-t-on sur la page facebook du club. Même si cet affairement, avant-même l'assemblée générale, en agace certains. Ainsi peut-on lire cet autre commentaire : "le nouveau comité directeur provisoire de notre club (du provisoire qui va durer, vu qu'ils font bien leurs petites salades entre eux) n'a rien à foutre de nos avis et des idées que l'on pourrait apporter".

"On aurait pu être leader de la Ligue Magnus"

Ne dites pas à Louis Smaniotto que les Ours ont été "éjectés" de la prestigieuse Ligue Magnus. "C'est le club qui a décidé, en confrontant ses moyens et les nouvelles exigences de la fédération, de ne pas y aller", affirme le trésorier. Il va plus loin: "On aurait pu se baser sur notre bon bilan financier de la saison passée et faire un prévisionnel bidon pour accéder à la Ligue Magnus, on aurait pu être leader, mais non, on ne voulait pas risquer de couler le club."

Toutes les équipes ont jusqu'au 30 juin pour déposer leur dossier financier, après quoi une commission décidera qui a les moyens d'aller en Magnus, en D2 et en D3. Les Ours devraient aller en D2, mais ils ne seront fixés qu'autour du 15 juillet. I La fédération a en tout cas pris acte de la décision anticipée du club de Villard de ne pas faire partie de la Ligue Magnus à la rentrée.

Quid de la situation financière des Ours pour 2014-2015 ? "Peut-être que la campagne de recherche de partenaires va être difficile, car même si on a mis la barre plus basse en renonçant à la Magnus, c'est aussi pour cette raison qu'on risque d'avoir des défections", prévoit Louis Smaniotto. "La municipalité s'était engagée à poursuivre son aide, à la même hauteur, pendant encore deux ans, alors à nous de faire nos preuves", ajoute-t-il, "mais c'est certain que ça ne va pas être facile".

Les clubs sont-ils prêts pour le hockey-business?

Cette année, la fédération a décidé que les clubs participant à la Magnus devaient acquérir le statut de Société anonyme sportive professionnelle (SASP) et donc notamment se payer un manager, un secrétaire, un entraîneur à temps plein et un médecin référent. Trop difficile pour le club de Villard, qui avait déjà le plus petit budget de la ligue.

Pour Louis Smaniotto, c'est "le sens de l'Histoire". "Les petits clubs comme nous souffrent de ces nouvelles règles, mais l'avenir nous dira si c'est une bonne chose pour le hockey en général", analyse-t-il calmement. "Si on veut être visible, c'est sûr qu'il faut se structurer, faire venir les grandes villes au hockey."

Certains craignent toutefois que cette évolution forcée ne soit arrivée trop tôt. Jusqu'ici, seuls les clubs de Rouen et Grenoble avaient le statut de SASP. Et encore , l'an dernier, les Brûleurs de Loups avaient dû s'y reprendre à plusieurs fois pour faire valider leur dossier financier par la commission. Dans ce sport encore peu médiatisé et encore moins diffusé à la télévision, les ressources restent limitées, et les clubs ne sont peut-être pas encore prêts pour cette "montée en gamme".

Le mot de la fin est pour Didier Beuque, ancien vice-président du club de Villard: "Il y aurait beaucoup à dire sur la Ligue Magnus, mais pour le moment, on va remettre les Ours sur les rails..."
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