Des centaines de personnes aux obsèques des trois victimes d'un drame familial en Savoie
Plusieurs centaines de personnes ont assisté mercredi à Bozel, en Savoie,
aux obsèques d'un père et de ses deux enfants tués par le fils aîné, auquel le
prêtre a demandé de penser, afin "qu'après ce coup de folie, il se sente aimé de
Dieu".
Devant l'église avaient été dressées des tonnelles de toile blanche pour abriter
les personnes qui n'avaient pas pu prendre place dans l'église. A l'intérieur,
les trois cercueils avaient été alignés côte à côte. Dessus, avaient été déposés
les portraits du père et de ses deux fils de huit et dix-sept ans.
La cérémonie, à laquelle étaient présentes la mère, qui avait réussi à échapper
à la tuerie, et la fille, Charlène, âgée de 22 ans, a débuté au son de la chanson
"New-York New-York".
"Tu étais gentil, discret, tu avais toujours le sourire", a dit Charlène, avec
des sanglots dans la voix, à propos de son frère Benjamin. Puis elle a rendu hommage
à son petit frère Victor, "le rayon de soleil de la famille".
Des amis de la famille ont aussi pris la parole. L'un d'eux a décrit le père de
famille, Florent, un passionné des voitures de course, comme un homme qui "croquait
la vie à 300 à l'heure" et qui était "attentif aux autres". Au moment où les trois cercueils ont quitté l'église, les amis du père ont fait vrombir les moteurs de leurs bolides garés devant l'édifice.
Les trois victimes ont été inhumées au cimetière de Bozel. De nombreux commerçants
du village avaient fermé boutique le temps de la cérémonie.
Jordan a été mis en examen pour assassinats et tentative d'assassinat. Après avoir
tiré sur son père et ses deux frères la semaine dernière au domicile familial, il a également tenté de s'en prendre à sa mère, arrivée sur les lieux au moment des meurtres et qui a pu s'enfuir pour donner l'alerte.
Examiné par un expert psychiatre, le jeune homme, qui a eu des troubles psychiatriques
par le passé, n'a pas été déclaré irresponsable.
"C'est un gâchis. on savait qu'il y avait des problèmes de communication entre le père et le fils, mais on n'aurait jamais pu imaginer ça", a réagi un ami de la famille avant l'office religieux.
"Au début, on a été troublé", a témoigné un camarade de classe de Benjamin "On a essayé de comprendre mais on n'a pas trouvé de solution. La leçon de tout ça, c'est qu'il faut profiter de la vie", a-t-il déclaré.