La Fédération française de cyclisme a annoncé une procédure disciplinaire et la suspension du mari de Jeannie Longo.
Interview de l'avocat du couple Longo-Ciprelli
Maître Bruno Ravaz revient sur les fac-simile des courriers électroniques publiés par le journal l'Equipe. Il s'agirait de mails entre Patrice Ciprelli et le "vendeur" d'EPO Joe Papp. L'avocat du couple parle de "faux grossiers". Interview
Cette décision fait suite à la publication de courriels par le quotidien L'Equipe montrant
que Patrice Ciprelli aurait acheté de l'EPO en 1997. Selon le journal sportif, Ciprelli aurait passé commande via un site internet américain monté par un ancien cycliste, Joe Papp, arrêté en 2007 pour avoir participé à un vaste trafic de produits dopants.
Aujourd'hui repenti et collaborant avec les autorités américaines, Papp a confirmé au quotidien qui l'a interviewé avoir "vendu de l'EPO à Ciprelli" cette année-là. Mais il souligne que le nom de Longo n'a jamais été mentionné.
"Estimant que les faits relatés sont susceptibles de caractériser un comportement particulièrement grave et contraire aux valeurs du sport cycliste, et dans l'attente des résultats de l'instruction qui sera menée afin de vérifier la véracité des allégations retenues à l'encontre de Patrice Ciprelli, le Président de la FFC a décidé de suspendre à titre conservatoire Patrice Ciprelli dans l'attente de la décision de la Commission nationale de discipline fédérale", a annoncé la Fédération.
"C'est délirant. Patrice Ciprelli nie totalement toute implication, il s'agit pour lui de faux grossiers", a déclaré l'avocat du couple, Me Bruno Ravaz, dénonçant "une forme d'acharnement invraisemblable" au micro de la station de radio RTL. "Jeannie Longo est à mille lieues de se doper, et donc j'imagine qu'elle a dû tomber des nues en apprenant de telles informations", a estimé Me Ravaz.
La plus grande championne de l'histoire du cyclisme féminin avait déjà appris par le même journal quelques jours plus tôt qu'elle risquait d'être sanctionnée pour infraction aux règles antidopage, après avoir été prise en défaut trois fois dans ses obligations de localisation.
Si aucun lien direct n'est établi entre ces deux affaires, elles viennent jeter le doute sur la sportive préférée des Français, qui à 52 ans cumule 59 titres de championne de France.
Alors que L'Equipe s'interroge sur l'identité du bénéficiaire final de ces achats d'EPO, une des concurrentes françaises de Jeannie Longo, Edwige Pitel, pestait de voir son nom évoqué au seul fait qu'elle était entraînée elle aussi par Ciprelli en 2007. "Me mouiller là-dedans sans aucune preuve, en faisant des associations, je suis ulcérée", a déclaré Pitel, au micro de RTL.
"D'après ce que je comprends, ce sont des suppositions pures et simples. Maintenant
ce serait pour moi parce qu'il m'entraînait en 2007 et que j'ai battu Jeannie... Non mais on marche sur la tête !", a ajouté la cycliste, qui souligne n'avoir jamais douté de la probité de Patrice Ciprelli.
Jeannie Longo et le dopage
Lors d'un entretien qu'elle nous avait accordé en 1986 la jeune championne évoquait son rejet du dopage.