L'inquiétude grandit quant à l'avenir de Rio Tinto à Saint-Jean-de-Maurienne, qui emploie 450 personnes en Savoie.
L'usine d'aluminium ne parvient pas à trouver un accord avec EDF sur un contrat de fourniture d'électricité, stratégique pour le site. Les salariés étaient appellés à manifester ce samedi 17 décembre à Hermillon, près de Saint-Jean-de-Maurienne, pour faire connaître leur cause aux touristes se rendant dans les stations de skis de la vallée.
"Si on ne trouve pas d'accord avec EDF, cela veut dire que l'usine fermera en 2013", affirme Christian Hergault, délégué CGT à l'usine"Cela serait un désastre pour la vallée car c'est le plus gros employeur de Maurienne", ajoute-t-il.
"Les discussions se poursuivent avec la volonté d'aboutir", a réagi EDF. Implantée depuis 104 ans, l'usine avait conclu un accord de fourniture d'électricité avec EDF en 1984, à l'époque où elle appartenait au groupe Péchiney.
Ce contrat arrive à échéance fin 2013-début 2014 mais doit être renégocié début 2012 au plus tard en raison d'un "préavis de deux ans à respecter vis-à-vis de nos clients", selon le directeur de l'usine, Loïc Maenner.
"On a une grosse épée de Damoclès au-dessus de notre tête", souligne M. Maenner. "L'énergie représente 30% du coût de production de l'aluminium et si on devait payer au prix du marché, cela représenterait plus de 50 millions d'euros en plus sur notre facture", ajoute-t-il.
Selon le directeur de l'usine, il est "très urgent" pour Rio Tinto de trouver un accord avec EDF, l'objectif initial de signer avant fin 2011 semblant désormais hors d'atteinte.
"Les négociations se poursuivent mais sont difficiles", dit-il.
L'usine produit 100.000 tonnes d'aluminium par an. Avec le centre de recherche adjacent, le site emploie 600 personnes et représente 2.200 emplois indirects, selon la direction.