C'est une affaire à deux têtes. La tuerie de Chevaline pousse donc les enquêteurs français et anglais à travailler ensemble.
Ce vendredi 21 septembre, une équipe commune d'enquête (ECE) doit voir le jour avec des gendarmes de Chambéry, des policiers anglais, des juges d'instruction français, des procureurs britanniques.
Quels sont les + de ce rapprochement ?
Selon le procureur d'Annecy, Eric Maillaud, le travail d'enquête se fera désormais "comme si on était dans un seul pays, d'enquêteur à enquêteur ou de juge à enquêteur".
Une enquête + rapide
"Il y a un choc de cultures juridiques qui rend les choses extrêmement lentes", explique le procureur. Depuis le début de l'enquête de Chevaline, plusieurs commissions rogatoires internationales adressées par les juges d'instruction français ont ainsi été refusées par le ministère de l'Intérieur britannique (Home office) car elles n'étaient pas suffisamment motivées au vu du droit pénal anglais.
Dans le cadre de l'ECE, les commissions rogatoires internationales deviendront inutiles. "Cela évite de passer des heures voire des journées entières à rédiger".
Un + grand partage d'infos
"Les enquêteurs des deux pays auront accès à l'intégralité du dossier comme s'il n'y avait plus de frontière", explique encore Eric Maillaud.
Un + grand terrain d'enquête
A terme, l'équipe commune d'enquête de Chevaline pourrait être élargie à d'autres pays européens, comme la Suède, lieu de résidence d'une des victimes, ou à la Suisse et à l'Italie, itinéraires probables de fuite du ou des tueurs.
L'Espagne, pays où est mort le père de Saad al-Hilli, pourrait aussi être associée aux investigations. Saad al-Hilli était en effet en conflit avec son frère Zaid, également établi dans le Surrey, à propos de l'héritage de leur père.