"C'est fini, on est libre, la vie va enfin recommencer"... Ce sont les premiers mots de Bruno Odos, acquitté en appel dans l'affaire Air Cocaïne. Son ami Régis Guillermet était l'invité du journal de France 3 Alpes. Il a reçu l'un des premiers coups de fils du pilote isérois dès la fin du procès.
Condamné à six ans de prison en première instance dans l'affaire dite "Air Cocaïne", Bruno Odos et Pascal Fauret ont été acquittés jeudi 8 juillet par la cour d'assises spéciale d'appel d'Aix-en-Provence. Peu après la fin du procès, Bruno Odos, qui vit à Autrans, dans le Vercors, a appelé son ami d'enfance Régis Guillermet. Ce dernier était l'invité du journal de France 3 Alpes.
"Je l'avais pendant les cinq semaines [du procès, NDLR] tous les matins et tous les soirs. Pendant cinq semaines, il a quitté le Vercors, il m'appelait et effectivement, il m'a appelé hier soir", explique Régis Guillermet, interrogé ce vendredi midi en direct depuis Autrans. Comme tous les soirs donc, alors que la justice vient de l'acquitter en appel, Bruno Odos appelle son vieil ami.
"Il m'a dit 'on est libre' raconte Régis Guillermet. C'est fini, la vie va enfin recommencer". Bruno Odos et Pascal Fauret ont toujours clamé leur innocence depuis leur arrestation. Depuis ce jour de mars 2013 où ils s'apprêtaient à redécoller de Punta Cana en République dominicaine. Ce jour-là, la police locale découvre, dans les soutes de leur falcon 50, 26 valises chargées de 700 kilos de cocaïne. Arrêtés puis condamnés dans le pays, ils s'étaient enfuis clandestinement. Lors de leur premier procès en France, ils avaient été condamnés à six ans de prison.
"Bruno ne peut pas être là-dedans"
Régis Guillermet avoue avoir été surpris par l'acquittement des deux pilotes : "en dernier appel, il n'y a jamais d'acquittement et là, enfin on a pu prouver que les pilotes faisaient le travail qu'on leur avait demandé, comme ils l'ont toujours fait parce que ce sont deux anciens pilotes de chasse. Quand on leur donne un ordre, ils l'exécutent". Régis Guillermet a-t-il toujours cru en l'innocence de son ami ? "Je vis pratiquement avec Bruno. On est toute la journée ensemble et si j'avais eu le moindre doute, je ne me serais pas investi comme ça. Quand on connaît la droiture de Bruno, on peut s'investir parce que Bruno ne peut pas être là-dedans, c'est pas possible."
Dès leur interpellation en République dominicaine, les deux anciens pilotes militaires aux états de service élogieux avaient assuré ignorer le contenu des bagages de leur passager Nicolas Pisapia. Dans sa plaidoirie, Me Vey les avait présentés comme deux professionnels piégés après avoir fait confiance aux services aéroportuaires de contrôle de bagages et des douanes. L'avocat général de son côté les avaient dépeints comme des "Tartuffe, +Cachez ces valises que je ne saurais voir+".
Régis Guillermet se demande à présent comment son ami va pouvoir tourner la page : "depuis huit ans, on lui a détruit sa vie. Est-ce qu'on pourra le reconstruire ? Je ne sais pas".
Revoir l'interview de Régis Guillermet dans le 12/13 de France 3 Alpes.