"Aujourd'hui, on sort de l'ombre" : les bergers manifestent en Isère pour réclamer de meilleures conditions de travail

Des bergers ont manifesté ce jeudi 27 avril à Moirans, aux portes de la FDSEA, pour réclamer l'ouverture de négociations sur leurs conditions de travail. Ce métier, méconnu, demeure peu encadré dans un département pourtant très pastoral.

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Bottes de foin, cannes de bergers et chiens de troupeau. Quelques dizaines de bergers ont manifesté à Moirans (Isère) ce jeudi 27 avril pour demander l'ouverture de négociations sur leurs conditions de travail. Ils regrettent des discussions sans cesse repoussées autour de leur convention collective jugée "hors-sol".

"Sans rapport de force, on n'obtient rien, estime Jeoffroy Moreaux du syndicat des gardiens de troupeau (SGT) de l'Isère. Les bergers sont invisibilisés. Aujourd'hui, on sort de l'ombre et les représentants du patronat sont contraints de nous considérer."

Recrudescence de la prédation, augmentation de la taille des troupeaux, pression touristique... Les bergers dressent la liste de leurs missions, toujours plus nombreuses. "Derrière la carte postale du berger assis en lisant un bouquin, il y a des gens qui savent soigner des animaux, des gens qui sont là quelles que soient les conditions climatiques", ajoute Jeoffroy Moreaux.

On a des frais extrêmement importants qui ne sont pas du tout pris en compte dans nos salaires, comme nos chaussures de montagne qu'on use en une saison, nos habits de pluie. Et nos chiens qui peuvent coûter entre 500 et 1500 euros.

Emmeline Tabillon, bergère

à France 3 Alpes

Leur rémunération demeure très inégale, variant d'un millier d'euros d'un massif à l'autre, selon les organisations syndicales. "On est en montagne 24 heures sur 24 avec des contrats de 35 ou 44 heures, donc c'est énormément d'heures de travail qui ne sont pas payées", pointe également le berger. Les syndicats estiment que le salaire moyen s'élève à 1800 euros net par mois, indemnités comprises.

Et le compte n'y est pas pour les manifestants qui regrettent l'absence de remboursement de leurs frais professionnels. "On a des frais extrêmement importants qui ne sont pas du tout pris en compte dans nos salaires, comme nos chaussures de montagne qu'on use en une saison, nos habits de pluie. Et nos chiens qui peuvent coûter entre 500 et 1500 euros", explique Emmeline Tabillon, bergère membre de la CGT des gardiens de troupeau. Ces frais s'élèveraient, au total, à près de 1 000 euros pas saison.

Un calendrier fixé

Les bergers dépendent de la convention collective des ouvriers agricoles. Leurs représentants demandent, depuis l'automne 2022, l'ouverture de négociations en Isère pour mettre en place un avenant spécifique à leur métier dans l'un des départements les plus pastoraux de France. Mais la date a été repoussée à plusieurs reprises.

La Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA) invoque des "défauts de calendrier" émanant de plusieurs partenaires. "On demande aux bergers depuis longtemps de faire des propositions. On est très à l'écoute. (...) On ne peut pas leur donner satisfaction à 200% mais on essayera d'aller dans leur sens le plus possible", assure Guy Durand, représentant de la FDSEA et de la fédération des alpages de l'Isère.

Une délégation de manifestants, rassemblés ce jeudi devant la Maison des agriculteurs de l'Isère, a été reçue par la FDSEA. Une date a été fixée, le 24 mai, pour entamer les négociations autour de leurs conditions de travail. Ils espèrent notamment une augmentation générale des salaires et des mesures concrètes pour les conditions d'hébergement en montagne qu'ils jugent parfois "indignes".

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